La planète bleue
La Terre, qui doit à ses océans son surnom de "planète bleue", est la seule planète connue à posséder de l’eau sous les trois états possibles, gazeux, liquide, solide.
À l’état gazeux, c’est la vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère.
À l’état liquide, il s’agit de l’eau présente en surface (mers et océans, cours d’eau, lacs, etc.) et sous la surface dans des nappes souterraines et dans la partie supérieure du manteau terrestre, mais aussi au sein des êtres vivants.
À l’état solide, c’est la glace présente aux pôles et sur les hautes montagnes.
La Terre est également la seule planète connue qui possède une biosphère, la vie telle qu’on la connaît ne pouvant exister en absence d’eau liquide. On appelle hydrosphère l’ensemble de l’eau contenue dans les quatre grands réservoirs que sont les océans et les mers, les eaux continentales (de surface et souterraines), l’atmosphère, la biosphère. L’hydrosphère n’est pas un ensemble statique : la circulation de l’eau entre les différents réservoirs est appelée cycle de l’eau.
Des volumes considérables, inégalement répartis
Le volume total de l’eau de la planète est estimé à près de 1,4 milliard de km3, soit 1/600ème du volume de la planète. Si les reliefs de la Terre étaient aplanis et si l’eau était répartie de façon uniforme sur toute la surface de la planète, celle-ci serait recouverte d’eau sur une épaisseur de trois kilomètres (contre 3 centimètres pour Vénus et 300 mètres pour Mars).
97,2 % de l’eau se trouve dans les océans et les mers, mais sa salinité (en moyenne 35 grammes par litre) la rend impropre à une utilisation directe.
On parle d’eau douce lorsque la salinité est inférieure à 3 grammes par litre. L’eau douce représente quelque 2,8 % de la quantité totale mais la majeure partie (2,2 % du total) est sous forme de glace dans les calottes polaires et les montagnes. Les eaux douces aisément accessibles, c'est-à-dire les cours d’eau, les lacs et certaines nappes souterraines, ne représentent finalement qu’une très faible fraction du total de l’eau de la planète.
Mais ces ressources sont très inégalement réparties et on estime que 250 millions de personnes ne disposent pas actuellement du minimum vital, évalué à 40 litres par jour et par habitant, selon l’OMS et que 1,4 milliard de personnes sont privées d’une eau potable et aisément accessible (pas d’eau potable à moins d’un quart d’heure de marche). Si on rapporte l'ensemble des besoins en eau (boisson, hygiène, agriculture, etc.) à la population totale, on estime à 500 m3 les besoins annuels moyens en eau, par habitant.
Le volume total des eaux souterraines est estimé à environ 8 millions de km3. Cela ne concerne que l’eau contenue dans la croûte terrestre, c'est-à-dire dans les quelque dix à vingt premiers kilomètres sous la surface du sol. Au-delà se trouve le manteau qui contiendrait un volume d’eau équivalent à celui des océans, mais cette eau, appelée "eau juvénile" par opposition aux eaux dites "vadoses", celles circulant dans le cycle de l’eau, passe très lentement dans la croûte terrestre et ne peut être exploitée par l’homme.
Une utilisation sous surveillance
L’eau utilisée par l’homme provient de la surface (rivières, lacs naturels ou artificiels) ou de nappes souterraines qui s’écoulent par des exutoires naturels (sources) ou artificiels (forages). Les cours d’eau, dans lesquels sont pratiqués 80 % des prélèvements d’eau en France, ont l’avantage d’être facilement accessibles, de pouvoir être régularisés par des barrages et leur eau se renouvelle rapidement. Ils ont cependant l’inconvénient de se polluer facilement ou d’être pollués et l’eau qui en est tirée doit subir une série de traitements dans une station d’épuration pour être rendue potable. À l’inverse, les nappes souterraines sont plus rarement polluées, mais elles se renouvellent lentement. Il existe aussi des nappes souterraines, dites fossiles, situées à grande profondeur et qui ne se renouvellent pas. Dans certains pays démunis de ressources en eau douce, on produit cette dernière à partir de l’eau de mer en procédant à son dessalement. Mais ceci nécessite des installations lourdes et coûteuses qui consomment une quantité d’énergie considérable.
À l’horizon 2025, compte tenu de l’évolution démographique prévisible et du changement climatique, on redoute que 1,8 milliards d’êtres humains ne disposent pas du minimum vital d’eau.