Objectif : Relier des caractéristiques de notre perception visuelle à des caractéristiques de notre système visuel.
Résumé : Les élèves commencent par recontruier le parcours du stimulus lumineux vers le cerveau : l’œil et sa structure, les récepteurs sensoriels, les aires visuelles.
Matériel : Fiche Blind spot
Notions mobilisées : SVT : Vision, Intégration d’informations multiples.
Compétences mobilisées : Proposer une hypothèse et la tester. Réaliser une démarche d’investigation.
Production : Compte-rendu rédigé et crétion de supports pour de nouvelles expériences.
Durée : Une heure environ
Message à emporter : Nos yeux ne sont pas des instruments de mesure infaillibles. La perception visuelle subit de nombreuses influences qui l’éloignent de la réalité physique.
Clés pour la mise en œuvre
Cette séquence n’entre pas dans les détails du processus de traitement et d’interprétation du stimulus lumineux de la part du cerveau, mais permet aux élèves de se faire une image du parcours global d’un stimulus visuel et de se rendre compte de l’importance de chaque étape (stimulus lumineux, physiologie de l’œil et de la rétine, transmission du signal nerveux à l’intérieur du cerveau jusqu’aux aires visuelles) pour la vision.
La séquence peut être réalisée en prolongement de la Séquence On en voit de toutes les couleurs.
La Séquence On en voit de toutes les couleurs permet de découvrir certaines illusions propres à la perception de la couleur et de la luminosité des objets. Les élèves prennent ainsi conscience du fait que le système visuel ne se limite pas à enregistrer des signaux lumineux, ni à le faire de manière "fidèle" à la réalité. En fait, le processus de vision est aussi un processus "d'interprétation" du signal. Dans ce processus le cerveau joue un rôle central: chaque information donne lieu à un traitement spécifique et à des inférences. Cependant, l'influence de notre système visuel sur ce qui est perçu commence avant cette étape, au niveau même de l'oeil et de sa structure.
Le « parcours de la vision des couleurs » commence par le stimulus lumineux (voir la Séquence On en voit de toutes les couleurs). Le stimulus atteint la rétine où se trouvent les supports cellulaires de la photosensibilité : les cellules rétiniennes, dont les cônes, spécialisés dans la vision diurne et de précision. Il existe 3 types différents de cônes, chacun n’absorbe que certaines longueurs d’onde du stimulus lumineux. Nous percevons un objet comme ayant une certaine couleur en vertu de l’activation sélective et intégrée de ces cellules. Mais le parcours de la vision des couleurs (de la vision en général) ne s’arrête pas là. Le cerveau intègre les informations visuelles et le produit final de la perception de la couleur dépend aussi bien du stimulus physique, de la physiologie de l’œil et des processus qui se déroulent au niveau cérébral.
Déroulé possible de l’activité
Contexte : L’enseignant donne à chaque élève un exemplaire de la Fiche Blind spot. La fiche contient le support pour le test et des instructions pour le mener individuellement.
Objectif : On cherche à comprendre comment un objet peut disparaitre de notre perception tout en se trouvant devant nos yeux.
Organisation : Par groupes de deux.
Règles : C’est une mission. L’objectif est de décrypter ce phénomène, en réfléchissant à comment il se produit (dans quelles conditions) et en cherchant à le reproduire.
La fiche comporte trois versions du même phénomène. Les petites variations d'une version à l'autre aident à réfléchir sur ce que les trois situations ont en commun. l'enseignant commence par proposer la permière version.
Instructions :
- Maintenir le carton avec le bras tendu devant les yeux, avec la croix à droite.
- Fermer l’œil droit et regarder la croix en y pointant l’œil gauche. Remarquer qu’on voit aussi le point qui se trouve à gauche. Maintenant approcher le carton du visage, lentement.
- On remarquera que quand le carton se trouve à une certaine distance des yeux le point à gauche « disparaît » pour réapparaitre quand le carton s’approche encore plus du visage.
- Ajuster et trouver la distance à laquelle le point n’est pas visible.
- Refaire le même exercice avec l’autre œil : cette fois il s’agit de faire disparaître la croix.
Après avoir fait l’expérience dans sa première version, l’enseignant demande de commenter : pourquoi le point (ou la croix) disparaît du champ visuel ? On parle typiquement de « tâche aveugle » pour décrire ce phénomène. Cependant, ce n’est pas exactement comme si on ne voyait rien dans l’espace de la tâche aveugle…L’enseignant invite donc les élèves à procéder avec la deuxième et puis à la troisième version du test.
Correction et validation
> Grâce aux différents observations menées, on remarque que le trou est en réalité rempli – perceptivement – par de l’information : celle qui entoure le trou dans l’image. Mais ce remplissage ne se fait pas toujours de la même manière : il dépend du contexte global de l’image et pas que des stimuli les plus proches.
> Si la première version de l’expérience montre que nous ne percevons pas une partie de l’espace visuel devant nous, les versions 2 et 3 devraient permettre aux élèves de se rendre compte que la perception est plus complexe que voir/ ne pas voir. Il se passe quelque chose là où on ne voit pas le point, l’interruption ou autre qui n’est pas juste de l’ordre de « ne rien percevoir ».
> Notre système perceptif complète l’information manquante avec ce qu’il a à disposition, notamment le contour et le contexte de l’information manquante. Cette considération sera développée dans la suite de l’activité, en relation ave la perception des couleurs. Les élèves vont se rendre compte que le cerveau intègre et complète les stimuli lumineux qui sont captés et traités par la rétine en accord avec son anatomie et physiologie. Cependant, l’enseignant pourra d’ores-et-déjà suggérer l’implication d’un organe autre que la rétine dans la perception visuelle.
> Pour terminer, et valider leur compréhension du phénomène, les élèves proposent de nouveaux dispositifs - en s’inspirant des dispositifs qu’ils ont utilisés, mais en faisant preuve de créativité.
> Ils pourront par exemple tester ce qui se passe si on utilise des images de visages ou d’autres objets avec une partie manquante, des pavages, des dessins plus ou moins réguliers, etc. L'enseignant peut présetner cette validation comme un nouveau défi:
Défi : Proposez un nouveau dispositif permettant d’étudier le phénomène de la tâche aveugle en relation avec des stimuli complexes !
Les élèves peuvent préparer et tester leur dispositif à la maison, puis le présenter en classe, utiliser des images imprimées ou dessiner.