Programmes de recherche et groupes de réflexion
La Fondation participe régulièrement à des programmes de recherche nationaux et internationaux, à des groupes de réflexion et études, qui visent à contribuer à l’avancement des connaissances utiles à l’éducation, et à la traduction concrète de ces connaissances dans la pratique enseignante.

FORMSCIENCES
La formation des professeurs des écoles à l’enseignement des sciences par la démarche d’investigation : impact sur les pratiques d’enseignement et les compétences des élèves.
Le projet FORMSCIENCES, financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR-13-APPR-0004), avait un objectif principal : concevoir et mettre en oeuvre un dispositif d’évaluation capable de mesurer l’impact des actions de développement professionnel des enseignants, sur leurs pratiques et sur l’apprentissage des élèves au cours du cycle primaire. Ces actions visent à former les enseignants aux pratiques pédagogiques fondées sur la démarche d’investigation dans les disciplines scientifiques. Une littérature conséquente analyse cette démarche pédagogique au sein des enseignements scientifiques. Toutefois, la quasi-totalité des travaux reposent sur des études portant sur un très petit nombre de sujets ou dans des cadres très spécifiques.
Le projet FORMSCIENCES, coordonné par PSE-École d'économie de Paris (Marc Gurgand) a permis de mettre en place un dispositif d’évaluation dans des conditions écologiques (160 professeurs formés dans le projet) par une expérimentation aléatoire contrôlée, couplée avec une approche d’observation qualitative fine. L’outil d’évaluation utilisé a été le fruit d’une coopération entre économistes de l’éducation et experts en expérimentation sociale, didactique, sciences cognitives, et développement professionnel pour enseignants (les autres partenaires étant : André Tricot - ESPE de Toulouse - et Valérie Munier - ESPE de Montpellier).
Qu’a fait La main à la pâte dans le cadre de ce projet ?
Le projet s’est appuyé sur les actions de formation menées par les Maisons pour la science, liées à la Fondation La main à la pâte. En particulier, l’évaluation a porté sur un dispositif de développement professionnel continu en sciences, d’une durée de 60 heures environ, destiné aux enseignants de l’école primaire (cycle 3).
Les résultats du projet
Le projet a mis en évidence la nécessité de structurer davantage la formation en vue de la transposition des gestes appris en formation dans la pratique de classe. Sont notamment apparus :
- le besoin d’explicitation des aspects de la démarche scientifique dont les enseignants font l’expérience pendant la formation ;
- la nécessité d’indications plus précises (voire de scénarios guidés) pour la mise en pratique ;
- le besoin d’un suivi renforcé après la formation.
Autre bénéfice, le projet a permis à la Fondation de progresser dans sa réflexion sur le besoin de formes d’évaluation agiles, capables de fournir un retour d’expérience précis pour adapter rapidement les aspects de la formation les moins efficaces
> Pour une analyse des résultats : Gurgand, M. (2018). Expérimentation scolaire : du laboratoire à la classe. Collège de France, Colloque « Le rôle de l'expérimentation dans le domaine éducatif », 1er février.
> Pour en savoir plus sur les résultats de ce projet, voir l'article "Teacher Training Program, Teacher Practices and Student Performance in Science: Evidence from a Randomized Study in French Primary Schools" (2021), with Suzanne Bellue, Marc Gurgand, Valerie Munier and André Tricot.
Éduquer l'esprit critique, un projet financé par l'Agence nationale de la recherche
L’éducation à l’esprit critique : ses bases théoriques et l’étude expérimentale de l’impact de cet enseignement sur les élèves.
Bien que le développement de l’esprit critique soit un enjeu crucial pour l’éducation - et pour notre société - beaucoup d’incertitudes subsistent quant aux stratégies les plus efficaces pour obtenir ce résultat. En outre, très peu d’outils d’évaluation ont été développés pour un public jeune. Pour répondre à ces besoins, la Fondation La main à la pâte collabore à un projet de recherche financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) depuis janvier 2019 : “Éduquer l’esprit critique” - EEC (voir le rapport de juin 2020).
L’objectif de ce projet : identifier des stratégies efficaces pour le développement de l’esprit critique et des outils d’évaluation de celui-ci, afin de pouvoir mesurer la progression dans l’acquisition de nouvelles capacités et attitudes.
Qu’a fait La main à la pâte dans le cadre de ce projet ?
L’équipe La main à la pâte a produit des séances pour la classe et accompagné les enseignants dans leur mise en place, puis utilisé des évaluations pour mesurer l’impact des activités réalisées sur le développement des capacités d'esprit critique des élèves. Les enseignants ont apprécié en particulier le caractère intégré et innovant des activités proposées pour la recherche. Voici quelques appréciations :
“Un cours qui intègre un enseignement de l’esprit critique à celui de la méthode scientifique et des connaissances scientifiques.”
L’esprit critique est un enjeu important dans le monde actuel, et il est important de savoir à quelle information on peut se fier. La plupart des enseignants sont conscients de ces enjeux et souhaitent pouvoir les transmettre à leurs élèves. Ils étaient donc curieux de savoir de quelle manière l’esprit critique pouvait être intégré dans des cours déjà existants. Il y a notamment un profond intérêt de la part des enseignants à faire des cours de sciences dans lesquels une démarche scientifique est utilisée, où les élèves sont acteurs et doivent avoir un recul critique sur leurs résultats. “Cela permet de mêler connaissance et raisonnement” explique un des enseignants. Après leur participation à l’étude, certains enseignants songent déjà à utiliser la même structure de séance dans d’autres matières comme le français ou l’histoire.
“Une façon un peu différente de faire des sciences en classe.”
En participant à ce projet de recherche, plusieurs enseignants recherchaient de nouvelles façons de faire des sciences. A la suite des séances, un enseignant a fait remarquer que les élèves sont devenus plus curieux en sciences : ils posent plus de questions et sont plus investis dans leur travail.
“Une façon de découvrir des nouvelles ressources originales.”
La plupart des enseignants qui ont participé au projet connaissaient déjà La main à la pâte. Participer à ce projet était aussi un moyen pour eux de découvrir de nouvelles ressources de sciences et de nouveaux supports, notamment les tablettes numériques sur lesquelles les enfants menaient leur investigation par petit groupes. Plusieurs professeurs ont témoigné avoir aimé le fait d’utiliser des tablettes pour faire les activités, chose qu’ils avaient rarement pu faire avant de participer à la recherche et qu’ils aimeraient réemployer par la suite. Des vidéos étaient également proposées avec des interviews de scientifiques qui travaillent sur le sujet. La plupart des enseignants ont indiqué qu’ils pensaient déjà réutiliser les ressources proposées l’année suivante, car les élèves ont apprécié les séances et ont montré de la curiosité et de l’intérêt pour celles-ci.
"Un travail centré sur les contenus des programmes donc pas de temps perdu !"
Les séances réalisées dans les classes font partie intégrante du programme du cycle 3 de sciences. Ainsi, , comme en témoigne une enseignante, “ces activités correspondent à des objectifs qui recoupent les nôtres, pas de temps « perdu » !”. De plus, les séances permettent de travailler des compétences utiles en sciences mais aussi pour la vie de tous les jours, ce qui répond à différents objectifs transversaux des programmes, notamment du socle de compétences et de connaissances.
> Consultez la page Recherche du site La main à la pâte - CQFD pour plus de détails concernant la contribution de la Fondation La main à la pâte à l’élaboration d’un rapport sur l’éducation à l’esprit critique, ainsi que le descriptif détaillé d’une expérimentation de terrain visant à évaluer l’impact d’une action d’éducation à l’esprit critique conçue par l’équipe de la Fondation.
Un Groupement d'intérêt scientifique à l'Inspé Paris
La Fondation La main à la pâte est membre associé du Groupement d’intérêt scientifique (GIS) "Réseau de Recherche en éducation, enseignement et formation de l’Inspé Paris" (Rreefor-Inspé) créé en septembre 2020.
Six thématiques structurent ce GIS :
- Nature et circulation des savoirs disciplinaires en classe et en formation ;
- Formation, pratiques, spécialités enseignantes et éducatives ;
- Mondialisation, innovations, évolutions professionnelles et curriculaires ;
- Publics scolaires, socialisation et apprentissage ;
- Enseigner, former et apprendre avec et par le numérique ;
- Cognition, cerveau et apprentissage.
Les actions engagées par le GIS sont ouvertes à l'ensemble des équipes et laboratoires de ses membres ou membres associés qui sont concernés par ses activités.
Membres : Sorbonne Université, le Centre national de la recherche scientifique, l'Université de Paris, l’Université Panthéon Sorbonne, l'Université Sorbonne Nouvelle, l'Institut national des langues et civilisations orientales, le Muséum national d'Histoire naturelle, le rectorat de l’académie de Paris
Membres associés : Le Réseau Canopé et la Fondation La main à la pâte.
Éduquer à l'esprit critique : la participation à un groupe de réflexion de l'OCDE
En 2015-2016, la Fondation La main à la pâte a participé au projet “Fostering students' creativity and critical thinking” lancé par l’OCDE.
L’objectif : développer et mettre à l’épreuve un ensemble de ressources pédagogiques pour favoriser l’esprit critique et la créativité des élèves. onze pays ont été réunis autour de ce projet. Les résultats de leur travail sont aujourd’hui regroupés dans un volume édité par l’OCDE. Ce document comporte des séquences d’activités exemplaires pour éduquer à l’esprit critique et à la créativité. Il rapporte également les résultats d’études menées dans les différents pays pour évaluer la réception d’outils pour le suivi des progrès des élèves dans les deux dimensions : l’esprit critique et la créativité.
Qu’a fait La main à la pâte dans le cadre de ce projet ?
La main à la pâte a contribué au premier cycle du projet en réalisant des interventions pédagogiques dans les écoles primaires des villes de Nancy, Troyes et Nogent-sur-Oise. Au total, 364 élèves ont été impliqués dans le projet. Elle a coordonné le travail local, tandis que le Laboratoire adaptations travail individu (LATI, Université Paris Descartes) a collecté les données sur la créativité.
Tous les enseignants participant au projet ont mis en place des séances de science proposées par l’équipe de la Fondation La main à la pâte, les Centres Pilotes de Nancy, Troyes et Nogent-sur-Oise. Objectif : développer l’esprit scientifique et ainsi outiller l’esprit critique. La pédagogie adoptée est celle de l’investigation, avec un fort accent sur les activités pratiques. Les enseignants ont pu profiter d’une séance de formation préalable à l’action en classe.
Une enquête a été menée auprès des enseignants (16 ont participé au projet, 10 ont répondu au questionnaire). Elle a montré leur forte motivation pour une éducation visant créativité et esprit critique. Les enseignants se sont majoritairement dits confiants dans la possibilité d’éduquer à ces deux dimensions, et ceci, de façon intégrée à tout type de contenu scolaire.
En revanche, ils se sont montrés sceptiques quant à la possibilité d’évaluer la créativité et l’esprit critique de façon objective, du fait de la charge de travail que cette évaluation pourrait représenter.
> Accéder aux résultats de l'étude
La Fondation La main à la pâte a exploité ces résultats pour produire des activités clé en main d’éducation à l’esprit critique, faciles à s’approprier et à mettre en place, et testées dans plusieurs classes.
Les activités sont insérées dans les contenus disciplinaires des programmes des différents cycles, de manière à ne pas représenter une surcharge de travail pour l’enseignant.
Sciences cognitives et éducation, un GDRI
En 2015, un groupe de spécialistes des apprentissages scolaires, psychologues et spécialistes des sciences de l’éducation, s’est rassemblé dans le Groupement de recherche international (GDRI) « Neurosciences cognitives et école », financé par le CNRS.
L’objectif : mettre en relation les nombreuses disciplines des sciences cognitives avec les apprentissages scolaires, envisagés dans leur plus grande diversité.
L’opération a abouti à la rédaction d’une série d’articles de vulgarisation à destination des enseignants sur les apprentissages scolaires et les variables psychologiques qui les influencent. Les articles se veulent didactiques, écrits de manière simple. Ils sont tous accessibles en ligne, sur le portail Synapses - Construire des passerelles entre éducation et sciences cognitives.
Qu’a fait La main à la pâte dans le cadre de ce projet ?
La Fondation La main à la pâte a intégré le projet pour y apporter sa connaissance du milieu éducatif, afin de faciliter le dialogue entre celui-ci et le monde de la recherche en psychologie. Elle a diffusé le questionnaire via ses réseaux et a contribué à l’analyse des réponses, afin d’en extraire des indications pratiques sur les thèmes à traiter de manière prioritaire. La Fondation a aussi participé à l’édition des contributions et participe encore, via le portail Synapses, à leur diffusion.