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Questions aux experts
Biologie animale sauf l'homme
Croissance des méduses
Bonjour,
Actuellement en train de faire une séquence avec des CE 2 et CM sur le développement et la croissance des animaux, les enfants m'ont demandé des détails sur les méduses que je ne sais pas leur donner. Nous ne savons pas comment les classer développement direct ou indirect, croissance continue et discontinue.
Merci de votre aide.
Cordialement
Bonjour,
Les classifications ont souvent des limites, car il y a parfois des choses qui ne rentrent dans aucune des cases prévues (ou dans plusieurs cases à la fois)...
Je pense qu'on peut considérer le développement de la méduse comme indirect. La forme de la phase adulte (c'est à dire qui a une reproduction sexuée) est différente de la forme juvénile (qui peut aussi avoir une multiplication asexuée).
La forme adulte est représentée par la méduse comme on la connait, libre dans l'eau. Lors de la reproduction, les gamètes sont émises dans l'eau, les larves qui éclosent des oeufs vont (après transformation) se fixer sur un support (stade polype), qui vont ensuite libérer de petites formes juvéniles libres (mais pas encore sexuellement matures).
La croissance de la forme juvénile vers la forme adulte est continue. Je ne sais pas si on peut vraiment qualifier la croissance de la phase larvaire.
A noter que l'émission La Tête au Carré sur France Inter a proposé récemment une émission sur les méduses.
http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-les-meduses
Bien cordialement.
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Bonjour,
Une réponse de B. Robert, reçue par email :
Je ne suis pas un spécialiste des méduses, mais d'après la littérature, je me rends compte que la méduse n'est pas un modèle de référence pour la croissance. C'est pourtant un animal passionnant à bien des titres. Les évolutionnistes pensent aujourd'hui que la plupart des animaux ont un ancêtre commun, à symmétrie bilatérale (comme nous), d'où son nom d'Urbilateria. Les méduses appartiennent au phyllum des cnidaires, animaux marins qui comprennent aussi les coraux, les anémones de mer, et les hydres, qui n'ont pas cette symmétrie. Ce sont, en quelque sorte, des descendants d'espèces qui pré-existaient à Urbilateria. Ils ont des organes sensoriels et des nerfs, et le grand débat actuel, c'est de savoir si nous (et les vers, et les mouches...) avons hérité notre sytème nerveux des cnidaires, ou si nous l'avons construit indépendamment, au cours d'une autre aventure évolutive.
Mais venons en aux questions qui préocuppent les enfants, qui sont (j'imagine) qu'est-ce qu'elles mangent et comment (avec toutes les conséquences!), et surtout d'où viennent leurs enfants. La méduse telle qu'on la connaît, avec son corps en ombrelle et ses tentacules, est la forme adulte de l'espèce. Elle consiste essentiellement en une cavité digestive avec une seule ouverture [pour l'entrée des aliments apportés par les tentacules qui l'encercle (petits crustacés planctoniques le plus souvent) et l'évacuations des déchets] à laquelle on réserve néanmoins le nom de bouche. Les tentacules portent souvent des petits organes venimeux qui piquent les proies et les paralysent - et cuisent les touristes distraits.
La méduse qui dérive entre deux eaux, urticante et parfois énorme, étant la forme adulte de l'espèce, elle est sexuellement mature et se répartit entre mâles et femelles, qui portent des gonades. Chez les mâles, elles produisent du sperme, chez les femmelles des oeufs, c'est en celà que les méduses sont mâles et femelles. La fécondation est externe et aquatique, avec toutes sortes de modalités poétiques. Chez certaines espèces, les oeufs s'insèrent dans des poches nourricières des tentacules de la mère, qui, ainsi équipée, nage à travers le sperme de celui qui deviendra le père. Dans d'autres espèces, la femelle garde les oeufs dans sa bouche et les spermatozoïdes, en nageant vers la cavité digestive, vont les féconder... De cette fécondation se forme un oeuf, dont nait une petite larve ciliée ovoïde, la planule, qui nage librement pendant quelques jours. Puis elle tombe au fond de la mer, s'attache à un substrat et commence à former un polype. Ce polype reste fixé, il est dit sessile; il est formé d'un pédoncule avec au sommet une bouche armée de tentacules, grâce auxquelles le polype attire ses aliments. Il grossit, puis se met à bourgeonner des petits polypes qui restent rattachés entre eux (c'est très végétal comme comportement - on dirait des ronds de sorcières reliés par un mycélium). Cela forme un colonie hydroïde de polypes (ou strobilating scyphistomata - pas de traduction :-;). Cette colonie peut proliférer pendant plusieurs années. Quand elle atteint une taille critique, elle subit des changement de forme importants et se met à bourgeonner de petites méduses qu'on appelle aphyra (APHYRA dans la mythologie grecque, fille de l'Océan, qui nourrit et éleva Neptune dans son enfance - il aurait été plus légitime qu'elle élève Méduse!). En grandissant, l'aphyra devient la méduse. Est-elle sexuée elle-même? je n'ai pas trouvé de référence.
On peut dont résumer ainsi le cycle de vie de la méduse:
Méduse-> reproduction sexuée-> planule-> polype-> colonie hydroïde-> bourgeonnement-> aphyra-> méduse
On peut parler de développement indirect, d'alternance de phases sexuée et asexuée. Ça ne me paraît pas la meilleure méthode de classification des différentes formes d'une espèce.
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Bonsoir
Je vous invite à consulter le site futura-sciences.com et l'article de Jacqueline Goy, Ichtyologue sur le sujet.
http://www.futura-sciences.com/magazines/nature/infos/dossiers/d/zoologi...
ou le dossier de Catherine Vadon sur le même site
http://www.futura-sciences.com/magazines/nature/infos/dossiers/d/zoologi...
Il est vrai que les méduses sont quelque peu fascinantes pour tous. Elles ont des organes extrêmement simples mais qui assurent des fonctions physiologiques proches des nôtres : la vue ou plutôt l'analyse des rayons lumineux, l'équilibre ou l'orientation dans l'espace, etc alors qu'elles sont constituées de 98% d'eau
Bonne lecture