Comment percevons-nous le temps ?
Notons, d’une part, que le temps n’est pas un stimulus comparable aux phénomènes physiques du son ou de la lumière et que, d’autre part, il n’existe pas d’organe sensoriel récepteur du temps. La perception du temps se situe au niveau du cerveau et reposerait sur le fonctionnement d’une « horloge interne » dont les rouages et les mécanismes de comptage ne sont pas encore clairement identifiés (certains groupes de neurones seraient-ils spécialisés dans la tâche de comptage du temps ?).
Percevons-nous les temps courts ?
Nous devons percevoir et estimer le temps court avec précision pour réagir de façon adaptée à l’environnement. Cette estimation est nécessaire dans de très nombreuses situations de la vie quotidienne, et, de manière exemplaire, dans les activités musicales ou sportives.
Les psychologues ont montré que nous sommes capables d’estimer avec précision les temps courts (des minutes aux millisecondes) : produire un son d’une durée précise, reproduire la durée d’un stimulus sonore, discriminer deux sons de durée différente. Même le nourrisson peut distinguer une différence de 100 millisecondes entre deux phénomènes.
Le cerveau est-il impliqué dans la durée de 24 heures ?
Des changements cycliques se produisent dans notre organisme toutes les 24 heures environ : température interne, rythme cardiaque, appétit, vigilance, sécrétion d’hormones… et bien sûr le cycle veille-sommeil. Ces rythmes de 24 heures, appelés circadiens (du latin circa, presque, et dies, jour), sont liés à l’existence d’un mécanisme cérébral impliquant la glande pinéale, qui sécrète la mélatonine (fondamentale pour le cycle veille-sommeil), ainsi que d’autres structures comme le cervelet qui participent à la perception et au contrôle des mouvements.
Le découpage en semaines et en mois, créé par l’homme, nécessite un apprentissage, mais il ne dépend pas d’un mécanisme cérébral spécifique.
Notre perception du temps est-elle constante ?
En dehors des conditions rigoureuses des tests de psychologie, nous avons tous l’expérience que notre jugement sur le temps qui passe est relatif. Parfois, les heures nous semblent s’étirer, parfois elles nous semblent s’envoler. De plus, le temps paraît s’écouler différemment d’un individu à l’autre.
L’impression du temps qui passe dépend de multiples facteurs. Les émotions influencent notre perception de la durée d’un événement. Ainsi, sous l’effet de la peur face à un danger, pour nous préparer à agir vite, notre horloge interne accélère et le temps extérieur (qui ne change pas) nous semble alors passer plus lentement. L’attention est un autre facteur majeur. Quand on donne des contraintes de temps pour réaliser une activité, le risque d’erreurs augmente, car une partie de l’attention est détournée de l’exercice pour la gestion du temps ; à l’inverse, le temps semble passer plus vite si l’on est pris par une activité exigeant d’être concentré.