Questions aux experts
Domaine Pédagogique
Les hypothèses de la petite à la grande section de maternelle
Bonjour,
je suis actuellement PE2 à Beauvais et je travaille sur un mémoire concernant l'expérimentation aux cycles 1 et 2.
Je suis en stage en ce moment avec des tout petits et aurais voulu savoir s'il était possible de réaliser des expériences avec des enfants de cet âge et, si oui, dans quelles activités?
Quels sont les obstacles cognitifs?
Peut-on parler d'émission d'hypothèses à leur âge?
J'ai aussi remarqué un écart énorme entre la possibilité de réaliser des expériences en grande section par rapport à la TPS-PS.
Qu'a acquis un enfant de 5 ans par rapport à un de 3 ans ?
Vous souhaitez aborder ce sujet avec vos élèves ?
Consultez nos ressources pour la classe !
Voici la réponse de Claudine Schaub :
Est-il possible de réaliser des expériences avec des TPS (2 ans et 3 ans) ?
Avec les TPS, il est plus facile de s'appuyer sur des matériaux familiers afin de proposer des dispositifs de découverte où l'étape « première exploration » est déjà bien avancée.
Les problèmes de sécurité, de santé, d'hygiène doivent être la première préoccupation.
Ainsi les enfants sont prêts pour observer et éventuellement créer des phénomènes.
Les sciences se pratiquent le plus souvent en ateliers.
Les ateliers sont autonomes ou dirigés et ont chacun des buts pédagogiques progressifs.
Il y a des séries d'ateliers qui correspondent à des dominantes selon les besoins de la classe, d'un groupe, de quelques élèves. La consigne de l'atelier autonome est plutôt cadrée.
Il s'agit de faire bien, en autonomie, d'appliquer une technique, de se mettre en situation, d'utiliser un protocole mis en place grâce aux travaux précédents et aussi de coopérer, de communiquer et d'aller au bout de la tâche sans l'aide de l'adulte.
La consigne de l'atelier dirigé est plutôt ouverte. Le maître est là pour accompagner, pour encourager, pour solliciter, pour apporter des solutions intermédiaires, pour aider à la communication. Les buts des séances sont définis selon les besoins des élèves et peuvent appartenir au domaine de la langue, de l'attitude, de la découverte du monde, de la représentation. C'est à l'enseignant de programmer les ateliers dirigés ou autonomes d'une façon cohérente avec la vie de la classe.
Des expériences avec les matières comme l'eau, la terre (sable par exemple), pour commencer, me semblent appropriées aux TPS. Les ateliers se définissent par les actions naturelles des élèves (transvaser, transporter, remplir-mélanger-comparer). Le but premier est la découverte des propriétés par l'utilisation des sens et l'observation de phénomènes.
Le langage en individuel, en petit groupe, en grand groupe permet à l'enfant d'émettre des hypothèses :
Que va-t-il se passer si je fais comme cela?
Comment dois-je faire pour que cela ne déborde pas ?
Ces moments de langage (parfois très silencieux au début !) vont très vite se dérouler de manière satisfaisante, l'enfant étant en situation, en classe, pour un projet adapté à ses compétences. Les ateliers permettent de vérifier les hypothèses. Le compte-rendu oral est institué pour écouter les nouveaux problèmes observés et envisager une autre solution. Un nouvel atelier permet de mettre à l'épreuve le nouveau dispositif. Les observations, les dessins, la lecture des notes de l'adulte déclenchent la mise au point d'un protocole.
Les apprentissages premiers du cycle 1 sont en marche et vont progresser tout au long de la scolarité.
Ce que je décris ici est un témoignage sur la façon dont je propose les sciences dans ma classe. Pour plus de détails et d'exemples, les documents d'accompagnement des programmes sont accessibles dans les inspections départementales et sur les sites académiques.
Bon courage avec les TPS qui finalement sont à cette époque de l'année très proches de la PS.
Claudine Schaub
Enseignante en TPS