Une expérience de flottabilité

Tous les sites Fondation La main à la pâte

Rechercher

Questions aux experts

Matière et matériaux

Une expérience de flottabilité

Un enfant a apporté en classe le dispositif suivant:
- une bouteille en plastique remplie d'eau et rebouchée ;
- à l'intérieur, une ampoule en verre (de type médicament) dans laquelle il avait versé de l'eau, sans la remplir, puis qu'il avait soigneusement bouchée par de la cire.

L'ampoule étant dans la bouteille, elle flotte, ce qui n'étonne pas les enfants, mais lorsqu'on appuie sur la bouteille (dessus ou n'importe où sur les côtés), l'ampoule descend au fond du récipient.

Aucune des nombreuses hypothèses émises par les enfants n'est convaincante et je ne m'explique pas ce phénomène, pourriez-vous éclairer nos esprits ?

Sat 10/05/03 - 14:00

Une proposition d'explication, même si elle semble un peu difficile à saisir, vu la délicatesse nécessaire pour l'opération.
Si l'ampoule bouchée contient la "bonne" quantité d'eau, elle flotte, mais tout juste. C'est-à-dire, la masse de l'ampoule + l'eau à l'intérieur + la cire, divisée par le volume total (la masse volumique, donc), est juste inférieure à 1 g/cm3 qui est la masse volumique de l'eau liquide. La poussée d'Archimède est donc à peine suffisante pour faire flotter l'ampoule.

Or, avec la pression appliquée à la bouteille fermée, on comprime (un peu) la cire à partir de l'extérieur (pression transmise par l'eau dans la bouteille).
Le volume total de l'ampoule se réduit légèrement, mais suffisamment pour faire en sorte que la masse volumique soit supérieure à 1 g/cm3. Par conséquent, la poussée d'Archimède est légèrement inférieure au poids de l'ampoule, et donc l'ampoule coule !

Mais pour que cette explication soit valable, il faudrait très bien ajuster sa quantité d'eau ... à moins qu'il existe une autre explication !

mar 13/05/2003 - 03:01
Haut
jean-claude.chottard@parisdescartes.fr

Je crois que nous sommes en présence d'un "ludion du pauvre" ou de "l'astucieux". Je vais faire l'hypothèse que les DEUX extrémités de l'ampoule ne sont pas fermées avec de la cire. Si tel était le cas, il serait aisé d'éprouver l'hypothèse de Martin en fermant non pas avec de la cire, mais avec de l' « Araldite ». Le ludion étant bien connu, je ne vois pas pourquoi on irait fonder une manip sur l'aléatoire déformabilité de la cire solide, alors que l'entrée d'eau garantit le fonctionnement du système.

Le récipient principal d'un ludion est rempli d'eau et fermé par une membrane qui permet de faire varier la pression sur le liquide. L'ampoule mobile, en forme de sphère ou de goutte, est partiellement remplie d'eau. Je suppose que cette ampoule est percée d'un petit trou dans sa partie inférieure (celle à laquelle est accrochée une petite nacelle, par exemple), qui permet à l'eau de pénétrer dans l'ampoule quand la pression exercée sur le liquide augmente. Le poids de celle-ci croît à volume constant, ce qui entraîne sa descente puisque la poussée d'Archimède n'a pas varié. Je pense que dans le cas qui nous est soumis, l'ampoule de médicament n'est fermée qu'à une extrémité et se comporte donc comme un ludion classique.
On peut signaler l'existence de ludions dans un récipient clos, rempli d'alcool, pour lesquels l'augmentation de pression est obtenue grâce à une lampe à incandescence, dont l'arrêt permet la remontée du mobile, ainsi de suite.

ven 16/05/2003 - 03:01
Haut

Vous souhaitez aborder ce sujet avec vos élèves ?
Consultez nos ressources pour la classe !

Accéder aux thèmes scientifiques et pédagogiques