Questions aux experts

Pour commencer, revoyez vos coordonnées. Pour moi et selon le Larousse, Chaville est dans le 92 et pas le 01! Quant à vos noms de code...

Pour ce qui est de la question posée, je vous rappelle que comme le stipulent les programmes que vous avez certainement lus, la question de l'accouchement n'est pas au programme, seule celle de la conception y figure. Quant au niveau scolaire, je pense personnellement qu'un accouchement est "beau" pour le couple qui le vit, mais pas forcément pour ceux qui en sont les témoins externes. Cette impression de souffrance (car il y a souffrance) peut même jouer un rôle traumatisant sur de jeunes filles. Je me suis donc personnellement toujours abstenu de montrer l'accouchement, par respect aussi vis-à-vis de la personne qui accouchait tout simplement, et par respect des élèves. Cela ne m'a pas empêché d'aborder la question de l'accouchement que ce soit au collège ou au lycée.

Quant à la reproduction humaine à l'école, la meilleure approche me semble de la traiter dans le prolongement de la reproduction animale (cycle 3 bien sûr), de manière à permettre aux élèves d'avoir une approche indirecte et de susciter leur questionnement.
Trois situations sont porteuses :
Partir d'une mise en couveuse d'œufs qui va permettre de s'interroger sur l'origine exacte de l'œuf (conceptions des élèves sur la reproduction des oiseaux, confrontées entre elles et à des documents vidéo ou issus de livres, aboutissant à l'idée de fécondation interne par simple accolement des orifices génitaux), sur les différences entre les espèces (tailles des œufs et durées de gestation à classer pour vérifier s'il existe un lien entre taille et durée), et de suivre le développement de l'œuf. Voir les modalités pour la couveuse dans les ouvrages Bordas par exemple. De là on peut rechercher à savoir comment cela se passe pour d'autres espèces. La comparaison de plusieurs espèces dont l'Homme est alors possible (escargot, carpe, cheval, serpent, grenouille, oursin, homme) en insistant par exemple sur l'existence de différences mâle-femelle, sur les modalités d'accouplement et sur l'oviparité ou la viviparité : un travail de groupe est possible, chaque groupe prenant en charge une espèce , et en parallèle de l'étude sur le développement de l'œuf (puisqu'on en serait à la troisième semaine), les élèves peuvent tenter d'imaginer ce qui se passe dans le "ventre" de la femme. Leurs questions trouveront leurs réponses dans les documents (NB : éviter internet sauf si vous avez un bon filtre!).

Deuxième entrée possible : un élevage d'insectes, cette étude permettant aussi de traiter des stades de développement d'un animal. Même principe : démarrer de l'introduction de Criquets par exemple, et après observation, demander aux élèves ce qu'ils aimeraient étudier sur cet animal (on peut étudier leur origine, leur alimentation, leurs déplacements...). Parmi les propositions il est probable que la reproduction soit évoquée. Si ce n'est pas le cas, l'observation des mâles s'installant sur le dos des femelles suscitera certainement l'intérêt! A partir des modalités de leur reproduction dégagées de l'observation et de recherche documentaire, on peut amorcer une recherche sur d'autres espèces (cf plus haut).

Troisième entrée intéressante : un élevage de souris. Très rapide, mais attention à la prolifération. Séparer sans trop tarder le mâle et la femelle, pour éviter des fécondations successives. Comme dans le cas des Criquets, on peut étudier la souris en tant qu'animal avant même de s'intéresser à sa reproduction.
Dans ces deux derniers cas l'étude sera plus longue, mais tout aussi motivante.

Les expérimentations sont difficiles à mener, et l'observation des spermatozoïdes et de l'ovule sera faite dans les documents étudiés. Le microscope sera utilisé au collège.
Comme le précise le programme, ce n'est pas l'étude de l'appareil génital qui est le sujet d'étude (à réserver au collège) mais bien l'unité et la diversité du vivant!

Bonne reproduction, et n'oubliez pas de nous (re)produire plein de futurs stagiaires, avec tous les départs à la retraite, il va y en avoir besoin...