Questions aux experts

Premier obstacle et sans hésitation : distinguer « trier », « ranger » et « classer » (les propositions spontanées des enfants devraient être de tous les genres). Deuxième obstacle : quelle peut bien être la raison pour la quelle des enfants souhaiteraient classer des animaux ? Se pose alors la question du sens de ce que l'on fait... et du "cahier des charges" d'une classification , puisque celle-ci se propose de rendre intelligible la biodiversité en rapport avec sa cause (contrairement au tri ou au rangement).
Troisième obstacle à prévoir : gérer une collection trop importante d'espèces face à la quelle on se perd (on risque de déboucher plutôt sur des tris successifs que sur des classements) ou au contraire une collection trop réduite ne permettant pas de regroupements fondés sur ce qu'on observe de l'extérieur...).
Quatrième obstacle : la connaissance que les enfants ont des animaux qui leur sont proposés. Que savent-ils de ces animaux? Les ont-ils déjà vus, touchés ? Savent-ils nommer les éléments de la morphologie de ces animaux?
Savent-ils où ils vivent, ce qu'ils mangent, etc.?
Globalement, il ne faut pas partir en séance de classification sur une collection d'espèces qui ne serait pas contrôlée scientifiquement. C'est trop long à expliquer, mais ce qui est observable sur les espèces peut nous tendre bien des pièges.
Ceci pour une première réponse... un peu en vrac!
Plus sérieusement, et ceci est peut-être l'information la plus utile, si notre interlocutrice a un peu de patience, nous avons un livre sous presse qui sort vers le 6-10 octobre : Comprendre et enseigner la classification du vivant, publié chez Belin. Il répond, au-delà de ce simple message, à toutes les questions sur les difficultés et les astuces pédagogiques en rapport à la classification . Il contient également d'indispensables collections d'espèces contrôlées scientifiquement et testées en classe à tous les niveaux, du CP aux classes préparatoires des grandes écoles. Vous aurez donc de plus amples réponses dans ce livre.
Marie-Laure Bonnet et Guillaume Lecointre