L'autonomie de l'enfant de maternelle en éveil et en sciences

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L'autonomie de l'enfant de maternelle en éveil et en sciences

Bonjour,

Je voulais savoir comment d'après vous peut-on favoriser l'autonomie des enfants de maternelle (petite, moyenne et grande section) et plus précisément dans le domaine de l'éveil et des sciences ?
Si vous avez déjà proposé des activités d'éveil et de sciences en autonomie pouvez-vous me dire quel genre d'activité mais aussi pour des enfants de quel âge ?

J'ai déjà pas mal d'idée mais j'en cherche d'autre afin d'en avoir un maximum pour la construction de mon travail de fin d'étude.

Merci d'avance pour votre future réponse.

Thu 27/09/12 - 06:15

Bonjour,

Je peux vous faire part de ma propre expérience (j'enseigne en CE1). J'ai dans ma classe un coin sciences avec tout le matériel dont j'ai besoin (huile, sel, sucre, béchers, éprouvettes, loupe,cuillères, etc.) Pour ce tout début d'année, j'ai réalisé 3 séances (= une petite séquence) sur les mélanges en groupe classe pour que chacun s'habitue à la démarche expérimentale (problématique - émission d'hypothèses pour le moment schématisées - expérimentation - validation ou non de(s) (l')hypothèse(s) - conclusion). Afin d'aider les enfants, j'ai pour chacun une feuille support claire et cadrée (les étapes de la démarche sont numérotées). Par la suite, ce n'est plus le cas, leur propre initiative étant de plus en plus solicitée (il ne s'agit pas non plus de caricaturer la démarche). Le but est que, rapidement, ils puissent réaliser chacun leur expérience de A à Z en petit groupe (atelier de 4 à 6 élèves) autonome mais pour cela, il faut vraiment une méthodologie et une rigueur dès le départ.

Cela fonctionne bien en général et avec des aides diverses, (ils s'aident d'affiches mémoires de classe notamment qu'ils savent où trouver dans la classe)ils prennent vite le pli.
Mes prochaines activités scientifiques porteront sur les divers états de l'eau. En maternelle en ce qui concerne votre travail de fin d'étude,les enfants peuvent très vite participer en autonomie à des ateliers d'observations d'objets qu'ils peuvent eux-même emmener (oeil nu/loupe) et des manipulations sur les thèmes par exemple de "flotte/coule", "de la graine à la plante" ou des "5 sens" sont tout à fait appropriées. Reportez-vous au BO n°3 du 19 juin 2008, vous aurez une idée de ce que l'on peut demander aux enfants de maternelle (programmes de l'école maternelle et de l'école élémentaire). Il faudrait privilégier des activités scientifiques en dirigé avec eux et en petit groupe (vous restez donc avec ce groupe-là) avant de les laisser plus tard sur des activités identiques ou similaires en autonomie. Les responsabiliser permet également de les aider à acquérir de l'autonomie (nommer un responsable des plantes, un rexponsable du rangement du coin X...)

J'espère que cela aura pu vous éclairer un peu. Cordialement.

ven 28/09/2012 - 06:53
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Bonjour,
En complément de la réponse précédente, une autre possibilité est de commencer par des activités autonomes qui seront reprises ensuite avec l’enseignant. Ces activités autonomes peuvent être proposées dans les « coins jeux » avec du matériel adapté, par exemple des jeux de construction (blocs de bois entre autres).On peut commencer par des activités libres (simplement induites par le matériel proposé) puis des activités orientées par un problème à résoudre (construire la tour la plus haute possible, « construire » un mur avec une ouverture sans que cela s’écroule...). Ces activités peuvent être envisagées dès la petite section mais l’exploitation par les élèves (et par le maître) dépendra fortement de l’âge des élèves. Les réalisations matérielles et les « solutions techniques » obtenues par les élèves pourront être discutées directement dans le coin jeu (passage de l’enseignant) ou pendant un moment de regroupement. Certaines « découvertes » pourront être faites de façon autonome mais le rôle de l’enseignant est essentiel pour structurer ces découvertes, les faire formuler et partager avec l’ensemble des élèves mais aussi pour apporter des connaissances.
Le même type de démarche peut être envisagé à partir de différents choix de matériel « appréhendable » par des jeunes élèves (par exemple du matériel éducatif conçu pour l’école maternelle ou encore des objets faisant partie de leur environnement quotidien : des jouets (petites voitures par exemple), des objets « utilitaires » (perforatrices par exemple). Tout le problème est de pouvoir exploiter ces activités autonomes réalisées dans les « coins » pour pouvoir envisager de réels apprentissages scientifiques ; cela passe à mon avis par une bonne anticipation des possibilités offertes par chaque type de matériel ou d‘objet proposé aux élèves et par une bonne identification de ce qui peut être effectivement construit (matériellement et intellectuellement) par les élèves et de ce qui peut être exprimé par chacun (par le langage oral, par des actions matérielles, par des gestes symboliques...).
D’une façon plus générale, derrière l’intention de favoriser l’autonomie des élèves en sciences , on peut se demander si l’autonomie est une visée éducative des activités scientifiques à l’école maternelle ou est une condition de leur mise en œuvre effective dans la classe -ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Pour finir, si le terme « éveil » a (presque totalement )disparu des textes officiels (en France) il n’en reste pas moins une idée forte qui peut guider le travail de l’enseignant de maternelle, tout spécialement pour les prémices de l’éducation scientifique.
En espérant avoir apporté quelques éléments de réponse et quelques pistes de réflexion, cordialement.

mer 03/10/2012 - 12:24
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th.chevallier.pro@icloud.com

Les activités de sciences à l’école maternelle tendent à travailler des habiletés et des attitudes, plus que des connaissances.
Habiletés dans le domaine de la motricité fine, dans le domaine de la langue, dans le domaine de la manipulation.
Attitudes dans le domaine du comportement au sein d‘un groupe, dans le domaine de l’écoute attentive, dans le domaine du respect de l’autre (respect de ses idées en particulier).

Lorsque je travaille avec des enseignants de maternelle, j’insiste sur deux modalités :
D’une part un atelier en présence de l’enseignant qui permet de découvrir une notion ou un concept scientifique. C’est ici que va se jouer tout le travail sur les compétences citées précédemment.
L’enseignante va inviter l’élève à prendre position (langage oral), à manipuler (motricité fine), à questionner (langage oral) etc.… Elle va mettre en œuvre une démarche, base de l’apprentissage scientifique.
D’autre part des ateliers dits « en autonomie » ce qui veut dire que l’élève est seul dans sa tâche. Ce sont des ateliers de tripatouillage, de manipulation qui reprennent ou non les notions travaillées avec l’enseignante. L’élève va tester, questionner, essayer, contredire, observer, etc. …

Pour conclure, je rejoindrai ce que vous dit Joëlle Bisault. Les activités scientifiques ne sont pas là pour travailler l’autonomie. Elles utilisent cette compétence qui se développe tout au long de la vie. Vous pouvez en avoir une preuve en allant observer une classe de sixième en sciences. Combien d’élèves y seront autonomes ? Et pourtant, ils ont déjà quelques années de scolarité derrière eux !

Bonne suite

mer 10/10/2012 - 11:27
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