Education aux risques majeurs

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Education aux risques majeurs

frederic.guenebeaud@orange.fr

Je suis enseignant en SVT dans un collège et je m'intéresse à l'éducation aux risques majeurs (je suis formateur à l'IFFORME). Je prépare un diplôme universitaire autour de l'EDD et je me pose beaucoup de questions. J'aimerais avoir des points de vue scientifiques sur quelques pistes énoncées ci dessous.
Après étude de l'enquête nationale de l'ONS (observatoire de la sécurité et de l'Accessibilité des établissements d'enseignement : rapport annuel 2011) , les tableaux des résultats de l’enquête par départements font apparaître de grandes disparités dans l’état d’avancement de la rédaction et de la validation des PPMS. La question que l'on peut se poser par exemple, pourquoi n'y a-t-il que 4% des collèges et 6% des lycées du département de la Loire qui ont rédigés et validés par un exercice ? Alors que dans certains départements, comme le 81 et le 82, 100% des établissements ont rédigés et validés par un exercice. Pourquoi y a-t-il souvent une grande différence entre le % de PPMS rédigés et le % de PPMS validés par un exercice.
De toute évidence, la conscience du risque n'est pas intégrée et le PPMS (c'est seulement ma première idée) est une injonction administrative pour une majorité d'établissements d'enseignement. Le PPMS est porté par quelques personnes "convaincues". L'objectif est-il seulement la rédaction d'un document ?
Des entrées possibles :
Risques et Développement Durable, en quoi ces 2 termes sont-ils étroitement liés ? La question de la santé, de l’alimentation, du climat, .... tout cela renvoie à la question des risques. Question centrale du DD. Les risques sont aussi des indicateurs du développement plus ou moins réussi des populations.
En terme de DD, la vulnérabilité est un terme qui a beaucoup de poids, étudier les différents facteurs de vulnérabilité.
Les risques à l’origine du développement durable : étude du tremblement de terre de Lisbonne le 1er novembre 1755. Cet événement est passionnant à étudier car il y a toutes les entrées du DD, l'économique, le social, l'environnemental, le religieux, la politique, l'éthique et même les courants philosophiques de l'époque (Voltaire et Rousseau), la résilience par le marquis de Pombal.
Quel est votre point de vue ?
Merci

Mon 08/10/12 - 11:47

Mon experience est dans l'aéronautique.
Ce qui est trés surprenant est l'incapacité de prévenir un risque complètement.
Dans le cas de l'aéronautique il s'agit souvent d'un risque non naturel mais le raisonnement s'appliquerait pour la gestion des conséquences d'un risque naturel et donc le développement durable.
Il n'y a, hélas, que lorsque la catastrophe arrive que l'on prend vraimment des actions pour mieux gérer la fois d'aprés.
Par exemple dans l'accident du Paris Rio, le copilote n'a jamais entendu l'alarme de décrochage tellement son état de stress était fort. Il y a donc eu, suite à l'accident, une campagne de sensibilisation de tous les pilotes du monde et Airbus prendra certainement des mesures ergonomiques dans le cokpit pour intégrer un tel état humain.
C'est vraiment la raison qui me ferait être contre le nucléaire bien que en étant un défenseur!!

mar 09/10/2012 - 06:21
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th.chevallier.pro@icloud.com

Je ne suis pas un spécialiste du second degré étant formateur pour les professeurs des écoles. Mais néanmoins les notions de développement durable et de risque majeure font partie du programme de cycle 3.
Ce qui me trouble dans tous les articles ou ouvrages que l’on peut lire est que finalement personne ne s’accorde à définir précisément ce que l’on entend par développement durable. En fonction de son cursus, de ses préoccupations professionnelles, de ses idéologies, chacun ira vers sa propre définition. Les uns pour contrer, les autres pour enrichir, d’autres proposer etc. …
Ce qui fait que les équipes enseignantes ne sont d’une part pas à l’aise avec ces notions et d’autre part à mon sens agacées « intellectuellement » par cet imbroglio d’idées et de contradictions. Il est plus facile d’enseigner des notions « stables » telles que la mécanique ou la grammaire.
Vous citez dans votre argumentaire l’exemple de Lisbonne et de son tremblement de terre. Prévoir le risque géologique d’un tremblement de terre n’est pas encore possible. Mais au delà peut-on prévoir tous les risques, conséquences immédiates du séisme. Certains vont privilégier le risque économique, d’autres le risque sanitaire, d’autres écologique ou immobilier.
Il n’y a pas ou peu de références qui étudient de manière exhaustive l’ensemble. Il y a toujours un point de vue qui met l’étude du développement durable en dehors d’une étude scientifique réelle et qui place cette étude dans une perspective idéologique. Là dessus on ajoute une exigence administrative qui n’a aucun fondement scientifique.
A débattre …

mer 10/10/2012 - 10:37
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frederic.guenebeaud@orange.fr

L'éducation au développement durable est effectivement complexe. Je dirais même que c'est une éducation à la complexité. Les risques et les catastrophes naturelles sont des freins au développement durable. On site souvent l'exemple des pays en voie de développement où les risques majeurs peuvent engloutir une part importante du PIB c'est autant d'argent et d'énergie qui ne seront pas utilisés pour réduire la pauvreté et les inégalités. Je veux en venir à la question suivante : en nous voilant la face, dans notre pays développé ne sommes nous pas aussi exposés face aux risques? La crise que nous essuyons ne pourrait elle pas être encore pire face à un risque majeur naturel ou technologique ?
Le problème du secondaire, c'est que l'enseignement est trop cloisonné, saucissonné. Le travail pluridisciplinaire est difficile et assez rare. L'approche de l'EDD est transversale, ce qui est un atout du primaire et une grosse difficulté pour le secondaire.
Avez vous participé à des projets autour des risques majeurs ? Lesquels ?

jeu 11/10/2012 - 11:11
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frederic.guenebeaud@orange.fr

C'est intéressant d'avoir des points de vue de professionnels autres que éducation nationale. Effectivement le risque 0 n'existe pas mais ignorer le risque me semble kamikaze. Dans la problématique des risques majeurs naturels ou technologiques, il me semble que l'on réagit toujours à une crise jamais on anticipe.

jeu 11/10/2012 - 11:17
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