Sciences et maîtrise de la langue

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Sciences et maîtrise de la langue

Je suis enseignante en CP/CE1, je me rends compte petit à petit que ma pratique des sciences pose problème.

En effet lors de la rédaction de notre projet d'école ( à forte orientation scientifique) nous avons eu beaucoup de mal à définir des critères d'évaluation...
Cela a remis en cause nos pratiques de classe et je pense que pour ma part je suis tombée dans la dérive de faire beaucoup d'expériences , mais que retiennent au juste les élèves?
Même si les conclusions sont établies, parfois elles ne sont pas réinvesties; soient parce qu'elles ne sont pas "diffusées" (ne serait ce qu'à une autre classe..) soient peut être parce qu'elles ne tiennent pas assez compte des caractéristiques du texte documentaire.
Du coup j'aimerais appronfondir la dernière étape de la démarche scientifique et faire un travail sur la production d'un documentaire,en répondant aux exigences de la maîtrise de la langue.
Peut-être avez-vous des conseils ou des expériences à me faire partager, sachant que l'année prochaine nous organisons dans l'école des "défis" scientifiques d'une classe pour l'autre.
Merci par avance pour toute votre aide.

Mon 17/05/04 - 14:00

Pour que les enfants puissent réinvestir les connaissances qu'ils ont acquises, je trouve que l'idée d'organiser des défis scientifiques entre les classes est intéressante. Je crois qu'il faudra seulement être vigilant quant à la démarche utilisée. Il serait souhaitable que dans un premier temps les classes d'un même cycle essaient de résoudre un même problème.
Ainsi les élèves pourront communiquer les différentes hypothèses qu'ils ont faites, réfléchir à la lisibilité de leur feuille d'expérimentation, discuter dans les classes des conclusions faites par les autres après leurs expériences.
Cela peut vous permettre de voir comment évolue l'esprit d' analyse des élèves. Vous pouvez très bien leur présenter des expériences réalisées par d'autres classes et leur demander d'essayer de comprendre pourquoi ils les ont réalisées et quelles sont leurs conclusions. Le fait qu'ils travaillent sur le même problème facilitera la tâche.
Dans cette rencontre avec les différentes traces des autres groupes les enfants vont rencontrer des difficultés de lecture, ils verront l'intérêt de retravailler leurs propres traces pour qu'elles soient communicables.
Ensuite, ils pourront réaliser de petits défis sur d'autres thèmes ou en prolongement de ceux étudiés. Je crois qu'il faut garder à l'esprit que les élèves doivent passer par toutes les étapes de la démarche pour modifier leurs représentations. Attention dans vos défis à ne pas tomber dans un « travers » qui serait de proposer un protocole aux autres classe pour « illustrer » un savoir.
V
ous pouvez aussi associer les familles et faire fabriquer aux enfants des jeux où il faut retrouver des expériences qui permettent de « prouver » telle ou telle chose.
Pour votre « écrit documentaire », il pourra rassembler les différentes traces retravaillées par les élèves. Les enfants pourront y introduire différents types d'écrits : les feuilles des expériences réalisées, les synthèses, des écrits plus « narratifs » illustrés de photos pour raconter les différents moments, les questions que les enfants ont posées aux autres classes.
Un projet d'écriture qui vous permettra d'utiliser les liens entre le langage et les sciences.
Voilà quelques éléments de réponses, j'espère avoir répondu à vos interrogations.
A bientôt

C.Verpillot

mer 02/06/2004 - 03:01
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edith.saltiel@fondation-lamap.org

Madame,

Vos remarques sont très pertinentes et très importantes car vous mettez le doigt sur une difficulté réelle.
Faire beaucoup d'expériences, c'est bien, mais est-ce vraiment le seul objectif de faire beaucoup d'expériences?
Sans doute non, l'objectif est effectivement que les élèves retiennent aussi quelque chose de tout cela, c'est-à-dire de toutes ces expériences.
De plus, les élèves peuvent aussi de temps en temps faire autre chose que des expériences.
Le problème est tout d'abord non pas d'évaluer mais d'avoir défini clairement ce que l'on souhaite que les élèves aient acquis et c'est là la plus grosse difficulté à mes yeux.
Vous dites que "si les conclusions sont établies, parfois elles ne sont pas réinvesties".
Les raisons que vous donnez à cela ne me paraissent pas suffisantes. Pour moi, le moyen pour savoir si elles sont réinvesties est de proposer aux élèves des questions, des situations, des problèmes qui les obligent à réinvestir, et c'est à ce moment là que l'enseignant (et même l'élève)s'aperçoit qu'il y a encore du chemin à faire pour que ce réinvestissement soit réel.
Je sais que les modules américains sont très mal perçus par pas mal de formateurs, mais il y a au moins quelque chose de tout à fait remarquable, c'est justement l'explicitation de ce que l'on souhaite que les enfants aient appris, acquis, voire compris et le nombre de situations proposées en milieu et/ou fin de module qui sont des situations dans lequelles les enfants ont l'occasion de réinvestir ce qu'ils ont conclu à un moment donné. C'est à ce moment là que l'on s'aperçoit (enfant et enseignant) que tel aspect, telle notion n'a pas vraiment été acquise; ce réinvestissement est indispensable. C'est pourquoi certains trouvent que ces modules sont trop longs mais je crois que c'est l'un des prix à payer.C'est ce que vous trouvez aussi en partie dans les séquences du document "enseigner les sciences à l'école".
En conclusion:
non, ne cherchons pas à évaluer de suite. Oui, cherchons à expliciter ce que l'on souhaite que l'élève ait acquis (il ne doit pas y en avoir de trop), puis lorsque des situations ont permis d'expliciter une première fois une conclusion (comme vous l'appelez, je dirai plutôt les notions et les règles qualitatives souhaitées), cherchons à construire ensuite d'autres situations, d'autres questionnements en lien avec cette conclusion afin d'asseoir ce fragile acquis et surtout afin de s'assurer qu'il est bien acquis. Il m'arrive de parler, pour un module, de nécessité de définir et expliciter le "fil conducteur notionnel". Je ne sais pas si cette expression est parlante pour vous.
Ce que vous proposez, à savoir faire un documentaire, est bien mais cela ne vous garantit pas que tous les élèves ont acquis ce que vous souhaitez. Le documentaire devrait, me semble-t-il , venir en final, final!
Bon courage
je ne sais pas si j'ai été d'une aide quelconque.
N'hésitez pas à réagir

Edith Saltiel

La main à la pâte

1 rue Maurice Arnoux
92120 Montrouge
tel : +33 (0)158076587
fax : +33 (0)158076591
secrétariat 0158076594

ven 28/05/2004 - 03:01
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