La station Mir s'écrasera-t-elle sur le Gers ?

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La station Mir s'écrasera-t-elle sur le Gers ?

Message de l'enseignante : "En ce moment dans le Gers, ils sont devenus fous! C'est à qui va aller le plus loin le 11/08 (jour de l'éclipse de soleil).
Deux thèses auxquelles croient certaines familles et qui le font bien passer aux enfants :
-il y aurait un volcan endormi sous notre cathédrale et l'explosion est prévue pour le 11 !
-Mir dégringole pile sur le Gers et sur Auch !
Je suis un peu à bout d'arguments, depuis 3 semaines, face à toutes ces rumeurs et à la crédulité de mes élèves.
Question de l'élève :
'Je suis un élève de l'école de Duran, j'ai appris que la station Mir allait tomber sur le Gers et sur Paris. Enfin c'est ce qu'on entend dire.'
Est-ce des bêtises, ou la vérité?
Si cela est possible, comment un bâtiment peut détruire un département comme le Gers?
Quelle est la taille de la station Mir?
La maîtresse dit que la station Mir brûlera dans l'atmosphère, est-ce vrai?"

Thu 10/06/99 - 14:00

Des stations telles que MIR sont équipées de générateurs d'énergie à bord, qui leur permettent entre autres de traverser l'atmosphère nocturne pendant un temps relativement long (plus d'une heure). A l'altitude à laquelle elle évolue, MIR, comme les autres satellites en orbite basse (quelques centaines de kilomètres) va à environ 8 km par seconde, c'est à dire près de 30 000 km/h. Sur Terre, l'éclipse se déplacera à environ 2 850 km/h, vitesse à peu près semblable à l'altitude de MIR. La bande dans laquelle l'éclipse sera totale est de 110 km. C'est à dire que MIR (qui ne se déplace pas d'est en ouest) risque de passer environ 4 centièmes de secondes dans cette bande ! Ce calcul simple aurait pu être fait par P. Rabane. Mais ses dires tiennent de l'affabulation plus que de la science.
Par ailleurs, lorsqu'un satellite tombe sur la Terre, il brûle dans l'atmosphère. Seuls les plus gros, comme MIR, peuvent toucher le sol avant d'être totalement consumés. Cela est déjà arrivé avec Skylab il y a quelques années. L'un des problèmes actuels de la branche de l'astronomie qu'on appelle la "météorologie de l'espace" est de prévoir le point d'impact. Pour cela, nous devons considérablement augmenter nos connaissances sur la concentration de l'atmosphère à haute altitude. En l'état actuel des choses, il nous est totalement impossible de prévoir ce point d'impact avant quelques minutes de la chute, et encore est-ce avec une piètre précision. Prétendre qu'un objet peut s'écraser sur le Gers ou sur Paris tient de la divination, pour ne pas dire d'élucubrations.
Cela peut être amusant, mais ne l'est pas du tout dès lors que des enfants s'affolent à l'idée d'être écrasés sous un objet venu du ciel.

Mon 21/06/1999 - 03:01
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