Qu'est-ce que la culture scientifique pour un élève de cycle 3?

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Qu'est-ce que la culture scientifique pour un élève de cycle 3?

Bonjour, pourriez-vous m'expliquer ce que doit être la culture scientifique pour un élève de cycle 3? Je pense qu'il ne s'agit pas seulement de "culture scientifique" au sens connaissances du monde et des disciplines dites scientifiques (par opposition aux lettres) ainsi qu'apprendre à raisonner, mais aussi comment tout ceci peut agir sur le comportement social de l'élève (citoyenneté). Est-ce cela? Merci.

Tue 18/04/00 - 14:00

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Je suis d'accord avec vous, la culture scientifique dépasse, comme vous l'écrivez une simple connaissance du monde. Ce n'est pas non plus, vous le précisez, le simple lieu de l'exercice d'un raisonnement logique. La culture scientifique définie par L a main à la pâte est une construction collective. Construire ses savoirs c'est aussi construire sa citoyenneté, c'est-à-dire sa possibilité d'agir positivement dans le monde et dans la Cité. En classe (dans l'esprit de Lamap), cette construction se manifeste par : * L'abandon d'une parole normative imposée par le maître, seul propriétaire du savoir. Le rôle du maître est redéfini. cf les notions de tuteur et de médiateur (archives questions/formateurs). *La prise en compte, le respect de ce que l'enfant sait déjà ou de ce qu'il a compris des phénomènes du monde réel. C'est, dans l'apprentissage allostérique, "prendre en compte les représentations des enfants pour aller contre ou les dépasser." Ici nous échappons à la logique binaire qui enferme l'enfant dans l'alternative du vrai et du faux (du bien, du mal) et l'empêche de procéder à des recherches : essais et erreurs. L'erreur est intégrée dans le processus d'apprentissage. La notion de faute, ou de honte, disparaissent. Ainsi le formateur se méfie de certaines interventions qui conduisent vers l'infantilisme ou enlèvent toute dignité humaine à la personne présente (à l'école comme en formation d'adultes). J'ai le droit de ne pas savoir et de construire mon savoir. * Par des confrontations "- Élèves/élèves - Élèves/réalité - Élèves/documents" (cf Des idées pour apprendre . Zéditions). La confrontation des représentations ou des essais peut s'insérer dans des discussions. Nous apprenons : - A écouter de l'autre - A poser des questions à l'autre. C'est reconnaître que le savoir ne se présente pas toujours sous la forme d'affirmations. - A se poser des questions (à soi-même). - A prendre conscience que des points de vue différents existent. - A résoudre des problèmes en dépassant les conflits (ce n'est pas simple). - A négocier... L'enjeu est fondamental car il s'agit aussi de la construction de l'identité de l'enfant. J'espère que ma réponse est satisfaisante pour vous. Elle est incomplète ! Vous pourrez construire votre réflexion personnelle avec la lecture de : * La main à la pâte chez Flammarion, surtout les chapitres intitulés " De l'émerveillement à la citoyenneté", "La science école d'objectivité". *L'ouvrage de Giordan: Apprendre, Belin, donne à voir ce nouveau rapport au savoir et l'équilibre connaissances/démarches de pensée/construction de l'humain/construction de la citoyenneté. Je vous souhaite une agréable découverte de ces ouvrages.

Thu 20/04/2000 - 03:01
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