Questions to the experts

Il est important que chacun fasse part de ces représentations. L'enfant a besoin de comprendre que ces représentations seront écoutées.
C'est par l'écoute de la parole de chacun que le maître va permettre aux enfants de comprendre qu'il n'y a pas de jugement de valeur, qu'il n'y a pas une réponse attendue (au moins dans un premier temps).
Vous parlez du choix des productions. Si ces productions sont destinées à illustrer une trace institutionnelle, vous pouvez en choisir plusieurs en complétant d'une légende les manques.
Par exemple, pour expliquer le déroulement d'une expérience, vous choisissez quelques dessins d'enfants et vous regardez avec l'ensemble de la classe, ce qu'il faut ajouter pour que le dessin corresponde à une trace correcte : sur celui-ci il manque telle étape sur celui-là on ne reconnaît pas le matériel, il faut mettre les mots pour expliquer.
Maintenant s'il s'agit des productions destinées à faire émerger les représentations des élèves, ces traces sont personnelles, elles seront collées dans le cahier d'expériences. Lors du débat, vous pourrez écrire sur une affiche du type « Nous pensons » toutes ces représentations.
Pour l'exploitation, c'est une autre affaire. Les représentations à « garder » sont celles qui résistent au débat... et au bon sens !
Ensuite, pour les autres, il y a, avec les plus jeunes un recours au « magique » et c'est par cette découverte du monde que les enfants vont commencer à différencier le réel de l'imaginaire. Il faut donc réfuter les hypothèses qui sont de l'ordre de « l'impossible» parce qu'une baguette magique, cela n'existe pas même si, quelquefois, cela nous rendrait bien service.
Attention toutefois à ne pas aller trop vite dans votre choix, il se peut que certains enfants n'aient pas acquis certains concepts « premiers » et que leurs représentations soient en décalage. Pour ceux-là, pas question de réfuter leurs représentations, ils ne pourront acquérir le concept visé si vous ne leur proposez pas une étape intermédiaire.
Il faut donc avant toutes choses, bien définir le savoir que vous entendez faire acquérir aux enfants et déterminer une « hiérarchie » des concepts qui le constituent.
Pour vous aider à lire les représentations de vos élèves et les difficultés qu'ils peuvent éprouver, les fiches connaissances vous donnent des indications.
J'espère avoir répondu à vos interrogations. Bonne continuation.
Caroline Verpillot

La gestion des représentations des élèves est un moment important du développement d'une séquence. Il est primordial de savoir à partir de quelles "connaissances" nos élèves bâtissent leurs raisonnements. La théorie pédagogique dit qu'il faut choisir et proposer aux élèves des situations où leurs représentations seront mises en défaut. En général les situations classiques sont une bonne base pour cela. Le choix s'opère donc de lui-même à partir des situations qui émergeront, avec l'aide du maître ou proposées par les élèves, des questions de départ.
Pour les représentations "farfelues", si vous en avez le temps, organiser une discussion au niveau du groupe-classe est un bon moyen de montrer qu'elles ne sont pas écartées d'autorité. Une autre solution est de demander aux auteurs s'il leur est possible de prouver ce qu'ils affirment. Mais il faut aussi se méfier des élèves très imaginatifs qui, pour le plaisir du jeu, ou influencés par les divers médias, vont afficher des "représentations" qui n'ont qu'une existence virtuelle.