les espèces et la reproduction

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Biodiversité et évolution

les espèces et la reproduction

Bonjour,
L'affirmation suivante est-elle juste:
les individus d'une même espèce peuvent se reproduire entre eux; les individus qui ne sont pas d'une même espèce ne peuvent pas se reproduire entre eux?
Si elle l'est, alors qu'en est-il de la mule? c'est bien le croisement de l'espèce cheval et de l'espèce âne, non?
Bien cordialement,
Pierre Laporte

Sat 14/09/19 - 07:26
gabrielle.zimmermann@fondation-lamap.org

Bonjour, à mon avis, vous pouvez trouver des pistes de réponse sur ce document (l'éclairage scientifique du projet "à l'école de la biodiversité") en page 2 (la notion d'espèce).

Mon 16/09/2019 - 10:27
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lamergi.ferri-boc@orange.fr

La faculté de se reproduire est effectivement un critère pour définir une espèce :"les individus d'une même peuvent effectivement se reproduire entre eux" ; mais il faut ajouter "et peuvent engendrer une descendance féconde". La mule n'est pas féconde. La Jument et l'Âne ne pouvant avoir une "descendance féconde" ne sont pas de la même espèce. Le couple Jument-Âne est bien fécond. C'est la descendance qui ne l'est pas.

Mon 16/09/2019 - 10:54
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L'espèce est une catégorie abstraite. Il y a d'un côté ce qu'elle est en théorie, et de l'autre comment on reconnaît concrètement que des individus font partie de la même espèce. En théorie, une espèce se définit dans l'épaisseur du temps : elle est un segment de généalogie homogène. Cela veut dire que tant qu'une généalogie n'est pas scindée, les individus qui la composent peuvent se reproduire entre eux et faire de la descendance fertile. Lorsque la généalogie se scinde, et que deux branches filles sont empêchées de se croiser entre elles, alors à la longue les individus qui les composent finissent par ne plus pouvoir faire de descendance ensemble. Par convention, on doit changer de nom d'espèce pour chacune des branches filles.

En pratique, ici et maintenant, deux critères sont utilisés pour assigner un individu à une espèce existante, ou bien à une nouvelle espèce. La ressemblance (la morphologie ou les séquences génétiques), et l'interfécondité. Mais les critères de reconnaissance ne font pas une définition.

J'en viens à la question. Les espèces, c'est nous qui les faisons : c'est un nom posé sur une hypothèse de segment généalogique homogène. Dans le passé, nous n'avons pas toujours été rigoureux dans l'attribution de noms d'espèces. Il faut ajouter à cela le fait que, de temps à autres, les barrières à la reproduction peuvent "sauter". Par exemple, le gardon et le chevaine sont capables de se croiser et d'avoir de la descendance fertile dans certaines conditions climatiques de printemps secs (le régime de basses eaux les obligeant à émettre leurs gamètes aux mêmes endroits). La descendance hybride est fertile. Mais ces hybridations ne se font que transitoirement, qu'en certaines années sèches, si bien que nous gardons les deux noms d'espèces séparés.

En certaines circonstances, les espèces ne sont donc pas des catégories étanches.

Mon 16/09/2019 - 06:22
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