Pourquoi mettre en œuvre un Enseignement Intégré de Science et Technologie (EIST)
Initié en 2006, l'Enseignement Intégré de Science et Technologie poursuit la recherche d’un enseignement scientifique et technologique rénové, se situant dans le sillage de La main à la pâte.
Ce dispositif propose aux enseignants de 6e ou de 5e une façon originale d’explorer avec leurs élèves le monde qui les entoure. Reposant sur un solide travail d’équipe et de partage entre pairs, il se nourrit de l’expertise disciplinaire de chacun, tout en favorisant une vision unifiée de la démarche scientifique auprès des élèves.
Ce projet a été expérimenté avec succès entre 2006 et 2015 en classes de 6e et 5e sous l'impulsion conjuguée de l'Académie des sciences, du ministère de l'Éducation nationale et de l'Académie des technologies. A la rentrée 2015-2016, plus de 200 collèges pratiquaient l’EIST en France, mais également dans le réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). La réforme de 2016 ayant introduit officiellement l'interdisciplinarité scientifique en 6e, l'EIST n'a plus ce statut expérimental. Cette forme d'enseignement représente l'une des options possibles pour pratiquer l'interdisciplinarité sur le niveau 6e.
Les briques de base de l’EIST
Vous trouverez ici la description de la mise en œuvre de l’EIST dans sa forme classique : une équipe enseignante composée d’un professeur de technologie, d’un professeur de physique-chimie et d’un professeur de sciences de la vie et de la Terre. Certains établissements ajoutent à ce trio le professeur de mathématiques, formant ainsi une équipe d’EISTM (enseignement intégré de science, technologie et mathématiques).
Les professeurs souhaitant se lancer dans l’EIST doivent en faire la demande auprès de leur chef d’établissement lors de la ventilation de la DHG (Dotation Horaire Globale) et/ou en fin d'année scolaire lors de la préparation de la répartition des services enseignants de l'année suivante. N’hésitez pas également à contacter votre inspection qui pourra vous conseiller lors de la mise en place du dispositif.
L’esprit du projet
L’enseignement intégré de science et technologie ne prétend pas être LA solution pour faire des sciences au début du collège. C’est une démarche qui fait sens dans le contexte particulier de la liaison école –collège, mais qui ne saurait être imposée aux équipes qui n’en ont pas fait le choix. L’investissement de l’EIST n’est pédagogiquement et humainement intéressant que s’il vient d’une volonté des professeurs. Dans ce cadre, il représente un terreau formidable pour faire naître des projets originaux, enthousiasmants, valorisants, tant pour les élèves que pour leurs enseignants.
Travail en effectifs réduits
Un élément fort de l’EIST est son organisation en effectifs réduits. Dans le cadre d’un fonctionnement à trois professeurs, deux classes sont réparties en trois groupes, suivis chacun par le même professeur toute l’année. Ce dédoublement coûte 4 heures hebdomadaires pour deux classes.
Ainsi, les élèves, habitués à être encadrés par un enseignant unique au primaire, qu’ils connaissent et qui les connait bien, retrouvent ce format en sciences au collège. De plus, cette organisation offre un cadre propice à la mise en œuvre de l’investigation en classe.
Un solide travail d’équipe
Les trois enseignants travaillent en équipe à la conception d’une progression unique de science et technologie élaborée à partir d’un ou plusieurs thème(s) commun(s). Cette progression sera ensuite mise en œuvre en parallèle par chaque professeur avec son groupe. Pour les élèves, l’enseignant n’est plus professeur disciplinaire mais devient enseignant de science et technologie. Les élèves disent souvent qu’ils ont cours avec leur « prof d’EIST ».
La richesse de l’EIST réside dans le partage de compétences entre pairs. Cet enseignement ne prétend en aucun cas à la trivalence de l’enseignant, qui nierait l’expertise disciplinaire de chacun. Au contraire, il se nourrit de l’expérience que chaque professeur a acquise dans son domaine. Les échanges et débats occasionnés par ce travail en équipe coûtent certes un effort conséquent, mais donnent naissance à des projets motivants pour les élèves et porteurs de sens.
Afin de ménager le temps nécessaire aux échanges entre collègues, nous recommandons l’instauration d’une heure hebdomadaire de concertation, aménagée dans l’emploi du temps des professeurs.
Quelques ressources pour débuter
> Des robots parmi les hommes
> Une année en 6e EIST : un voyage vers Mars
> Comment explorer le sol martien ?
Le mot de la fin...par une enseignante d'EIST
« Le travail d’équipe en EIST qui part d’une faiblesse de chaque enseignant de l’équipe car nul ne maitrise les connaissances et les compétences de ses collègues, va devenir la force de cet enseignement (effet hétérosis) : les professeurs vont mutualiser leurs connaissances disciplinaires (auto-formation), préparer leurs séances en commun, réfléchir à leur façon de faire, à leur progression, à leur démarche, échanger , analyser leurs pratiques, faire le bilan, et évoluer…
Avec l’expérience, l’EIST est l’occasion d’homogénéiser nos objectifs (autonomie, rigueur, expression écrite et orale, compétences du socle commun…) et de construire une culture scientifique commune aux 3 disciplines ; objectifs et culture que nous réinvestissons dans nos enseignements disciplinaires. »
Pour toute question, vous pouvez contacter la personne relais concernant l’Enseignement Intégré de Science et Technologie (EIST) au sein de la Fondation La main à la pâte en passant par le formulaire de contact.
Pour aller plus loin
Témoignages d'enseignants qui pratiquent l'EIST