Document pour la formation des enseignants
Avant propos :
- La réalisation du porte nom nécessite une collaboration avec le professeur de technologie du collège voisin pour obtenir le prêt d'une machine de découpe et d'une thermoplieuse. Attention ! Il ne s'agit surtout pas de transposer la technologie collège à l'école mais de placer les stagiaires dans une situation d'apprentissage complètement nouvelle pour réaliser un projet qui semble pourtant si simple et tellement évident au départ...
- Les stagiaires vont vivre une grande partie de cette séance de formation en se retrouvant en position d'élève mais en conservant, bien sûr, leur statut d'enseignant afin de pouvoir analyser la séance puis d'entrevoir ensuite des transpositions possibles à d'autres situations pédagogiques et à d'autres matières également. Cette double casquette fait que les stagiaires ont deux types d'objectifs à atteindre pour la séance, des objectifs « stagiaire-élève » et « stagiaire-enseignant ».
Déroulement :
Après le tour de table classique où chacun se présente, le formateur rappelle que la séance d'aujourd'hui va permettre de découvrir la démarche de projet en technologie
(lancement du diaporama « demarche_technologique.ppt »)
Diapo 1 : Un projet technologique, c’est avant tout une démarche
Suivant les groupes, on peut noter 2 réactions différentes :
- dans certains cas, tous les stagiaires ayant préparé feuilles et stylo dès leur entrée dans la salle, commencent à recopier les informations projetées au tableau
- il arrive aussi qu'un certain nombre de stagiaires soient quelque peu en attente et se contentent d'écouter...
Le formateur poursuit... son cours .
«Il y a un point incontournable associé à la réalisation d'un projet...
Clic suivant
…. c'est le BESOIN ! L'identification d'un BESOIN est le point de départ obligé ; sans BESOIN, pas de PROJET »
Est-ce le fait d'insister et de parler de l'importance du besoin (?), mais à ce moment précis, en général, tout le monde ou presque a pris sa plume et s'est mis à écrire ! Les derniers « récalcitrants » ont regardé alentour et se sont dit qu'il fallait sans doute faire comme tout le monde... Et tout le monde a alors e x a c t e m e n t pris la même position, le buste légèrement incliné, penché en avant sur sa feuille pour recopier les informations de la diapositive projetées à l'écran !
Et c'est alors que le formateur crée l'effet de surprise !
« Dites, regardez-vous !
(Avant d'interpeller le groupe, il est aussi tout à fait possible et intéressant de le prendre en photo, mais sans le prévenir évidemment…)
Pensez-vous que l'on soit, là maintenant, pédagogiquement, en phase avec une approche expérimentale de type Main à la Pâte ?
Bien peu de collègues, voire aucun (!), n'ont vécu une approche inductive de l'enseignement lors de leur propre scolarité. Aujourd'hui, dans leur situation de stagiaire, ils ont tôt fait de recouvrer leurs « bonnes » vieilles habitudes d'élève, en recopiant scrupuleusement des précisions et principes, évidemment importants, mais qui, pour l'instant, ne leur parlent pas vraiment...
Gare donc à l'homomorphisme qui incite à reproduire dans sa situation de professeur ce que l'on a soit même vécu en tant qu'élève et la photo du groupe sera alors extrêmement parlante et particulièrement intéressante à analyser en fin de séance !
En éteignant soudain le vidéo projecteur (arrêter à « qui part d'un besoin »), le formateur précise :
« On va éviter le « faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais ! » donc, terminé le discours ! Vous allez concevoir et réaliser directement un projet, mais attention, nous retrouverons le diaporama à la fin, en structuration de connaissances, quand il aura plus de sens pour vous. Nous ferons un bilan de la séance et nous évaluerons ensemble le travail réalisé aujourd'hui ».
Réaliser comment ? Évaluer comment ?
« Vous allez pouvoir et même devoir discuter et critiquer la démarche que nous allons vivre ensemble. Mais comment réaliser ce projet et comment évaluer la séance ?
Il n'y a pas d'évaluation possible sans définir au préalable un objectif précis à atteindre, le voici pour la séance d'aujourd'hui et il s'adresse à vous en tant qu'enseignant : »
Objectif « stagiaire-enseignant »:
Identifier l'intérêt de la démarche de projet
Remarque : un objectif pédagogique non décortiqué, non analysé en commun, n'a que peu d'intérêt et les participants (stagiaires tout comme bien sûr les élèves en classe...) doivent y être associés le plus possible. Des échanges doivent permettre de caractériser au mieux cet objectif afin que chacun sache précisément ce que l'on attend de lui, contrainte pédagogique essentielle qui aboutit à opérationnaliser l'objectif pour le rendre aisément et rationnellement évaluable. Dans une approche brainstorming, le formateur va alors faire formuler des critères d'évaluation qui vont permettre d'aboutir à un véritable contrat de séance.
« Comment pourra-t-on évaluer cet objectif en fin de séance ? Pour vous, que sous-entend « identifier l'intérêt de la démarche de projet » ?
Une discussion est à entamer afin de définir ensemble des critères d'évaluation qui permettront de mettre en place un véritable outil d'évaluation et in fine le contrat de la séance.
Les critères sont notés au tableau (ou TBI, paper board...) et restent visibles tout au long de la séance :
Exemples de critères :
- différentes étapes de la démarche (« c'est quoi » la démarche de projet ?)
- points forts de la démarche
- position et rôle de l'élève
- position et rôle du professeur
- acquisition de connaissances
- développement de capacités
- liens avec le socle commun de connaissances et de compétences
etc....
Lancement du projet :
« On va donc commencer notre projet et comme on vient de le voir, il faut...? »
Partir d'un besoin
« Voici le besoin : on va passer quelques heures ensemble. On ne se connait pas et il faut que l'on puisse s'interpeller (par nos prénoms) pour échanger ».
Très souvent, à la suite de la formalisation de ce besoin particulier, un(e) stagiaire a une réaction immédiate et en joignant le geste à la parole, propose de plier une feuille de papier puis d'y écrire son prénom en montrant somme toute que le problème est déjà réglé... D'autres propositions seront faites sans doute, mais une analyse rapide permettra de trouver un certain nombre de défauts aux produits. Le porte nom papier risque en effet de s'envoler si l'on ouvre les fenêtres, s'abimer bien vite et ne pas être réutilisable, etc...Le formateur précisera alors que ces solutions techniques ne répondent qu'en partie simplement à notre besoin. Mais d'ailleurs, quel est exactement notre besoin ?
« Maintenant, en fait, il vous faudrait d'abord repartir de ce besoin et l'analyser au mieux en vous posant différentes questions. Ce n'est qu'ensuite que vous pourrez chercher des solutions techniques... »
Suivant les groupes, il arrive qu'il y ait une certaine incompréhension en constatant que le formateur refuse d'entrée toute proposition de solution technique. Il s'agit alors d'un moment parfois assez déstabilisant pour les stagiaires à qui on vient juste de demander, de façon inattendue, de quitter le statut d'élève complètement passif devant la projection d'un diaporama, pour prendre en main un projet, mais projet, au demeurant, qui ne semble pas bien clair pour l'instant !
Mais comment repartir du besoin ? semblent-ils se dire... et de penser (tout comme certains élèves en classe...) : « eh bien, je préférais encore prendre des notes et recopier le tableau » (! !), c'était plus simple !
Important : ces premiers moments de la séance ne durent guère plus de 10 minutes entre l'arrêt de la projection du diaporama et cette gêne ressentie par les stagiaires, mais ils doivent absolument être vécus et ressentis pour induire ensuite, lors du bilan, bon nombre de réflexions importantes sur les pratiques pédagogiques avec cet adage qui veut que l'on est bien plus pertinent et fin analyste que si l'on a soit même vécu les situations problème ! Il est même essentiel de vivre ces moments pour pouvoir, en tant qu'enseignant, se décentrer suffisamment pour mieux analyser ses propres pratiques pédagogiques ensuite.
Par contre, la démarche doit bien vite avoir du sens et de l'intérêt pour convaincre et motiver les stagiaires (et en classe, les élèves aussi bien entendu).
Le formateur précise à nouveau le besoin et sollicite des réponses orales uniquement afin d'orienter la discussion vers une recherche d'idées (sans prononcer lui même le mot « idée » si possible !).
Même si le problème est ici relativement simple, on va rapidement constater que plusieurs idées différentes peuvent être émises et pour poursuivre notre projet nous n'en conserverons qu'une seule. Les idées peuvent être de fabriquer une étiquette, un porte-nom, un badge, un trombinoscope, etc... qui aboutiraient toutes à des fabrications bien différentes. Certaines idées, d'ailleurs, sont très proches d'une solution technique, telle le badge par exemple, même s'il est possible de créer des badges de différentes factures.
Pour notre séance, tout en tenant compte évidemment des avis des stagiaires, on privilégiera si possible l'idée de la réalisation d'un porte-nom (terme plus général et qui offre une liberté de création plus grande).
« On a donc besoin de s'interpeller, de connaître nos prénoms respectifs et l'idée que nous retenons est de réaliser un porte-nom.
Parfait, mais la balle est toujours dans votre camp car c'est vous qui êtes les concepteurs de ce projet. On sait donc ce que l'on veut concevoir, on a maintenant une idée mais on manque de précisions tout de même. Comment doit-être votre porte-nom ? A vous d'échanger sur ce futur produit MAIS, attention, à nouveau sans proposer de solutions techniques ! ».
Arrivé à ce stade, le formateur apporte une précision supplémentaire sur le positionnement des stagiaires pour cette séance :
« Nous venons de définir ensemble l'objectif de la séance qui est un objectif « enseignant ». Il correspond à un véritable contrat de formation pédagogique. Mais maintenant chacun de vous est à la fois enseignant et « élève » et il est d'ailleurs important que vous puissiez vivre cette séance en tant qu'élève pour en mesurer l'intérêt et les difficultés potentielles qui vous permettront de mieux appliquer cette démarche dans vos classes. Voici donc les objectifs « élève » de la séance. Première conséquence et non des moindres, cela implique qu'il vous faudra réaliser votre évaluation en tant qu'enseignant d'une part, mais en tant qu'élève également !
Objectifs « stagiaire-élève »
- Réaliser son propre porte-nom
- Réaliser un marquage en utilisant la machine de découpe à commande numérique
remarque : les objectifs de cette séance, directement liés à la réalisation d'aujourd'hui, ne portent essentiellement que sur des savoir faire et quelques connaissances purement techniques, ce qui n'est absolument pas exclusif lors de la réalisation d'un projet. En effet, bien souvent, des notions scientifiques peuvent être abordées lors des recherches de solutions techniques .
« Vous avec donc 2 objectifs « élève » à atteindre. Je vous propose que l'on revienne d'ici quelques minutes sur le premier objectif pour nous demander comment on pourrait l'évaluer.
L'intention du formateur est que les stagiaires proposent de se référer au cahier des charges du porte-nom pour valider le premier objectif élève et qu'ils établissent alors le parallèle étroit entre le contrat d'une séance et le contrat de fabrication d'un objet technique.
« Concernant l'objectif réaliser un marquage en utilisant la machine de découpe à commande numérique, quels critères pourraient nous permettre de l'évaluer ? » précise le formateur en montrant du doigt le poste de travail avec la machine numérique reliée à l'ordinateur.
exemple de critères possibles :
- connaissance du logiciel : fonctions de base
- connaissance de la machine : commande marche arrêt, mise en place du vinyle...
- lancement d'un usinage
etc....
Remarque sur le déroulement de la séance :
Même si le développement écrit ci-dessus est un peu long, la séance n'a guère commencé depuis plus de 20 minutes. Une fois les objectifs « stagiaire-élève » annoncés, on revient à la discussion autour du projet ; le formateur fait en sorte que les stagiaires échangent sur le futur produit en prenant garde, toujours, d'éliminer les propositions de solutions techniques.
Élaboration du cahier des charges (15 minutes maximum) :
Il s'agit donc maintenant d'établir le cahier des charges du porte-nom, de façon totalement transparente, sans en citer le nom (ne pas relever d'ailleurs si un stagiaire en parle).
Pourquoi ?
Il faut montrer qu'il suffit d'indiquer et de classer quelques idées, pertinentes certes, mais des remarques simples émises par les stagiaires (ou les élèves) afin de se rendre compte ensuite qu'un tel travail est tout à fait réalisable dès la classe maternelle (CQFD), à un niveau adapté bien sûr.
Il sera toujours temps de dire ensuite aux élèves qu'en ayant échangé et réfléchi aux caractéristiques du futur produit, ils ont, en fait, réalisé son cahier des charges.
Remarque : cette recherche du cahier des charges par les élèves est en général le moment où ils commencent vraiment à s'approprier un projet et à se motiver.
Le formateur relève les remarques des stagiaires qu'il juge pertinentes et les note au tableau en 2 colonnes : une colonne de gauche correspondant aux fonctions attendues du porte-nom et une colonne de droite regroupant, pour chacune de ces fonctions, des critères d'appréciation associés.
Comme précédemment, les termes spécifiques de « fonction » et de « critère » n'ont surtout pas à être notifiés au préalable. On ne les indiquera d'ailleurs pas nommément aux élèves hormis éventuellement en CM2.
C'est au formateur de choisir la bonne colonne où doivent être notées les remarques des stagiaires. C'est grâce à ce positionnement sur le tableau et aux types de formulations validées (mise en forme en direct) que les stagiaires (et les élèves) entrent progressivement dans la logique de conception d'un cahier des charges sans qu'il y ait eu besoin de faire un cours (surtout pas !).Les stagiaires s'expriment librement, les guider éventuellement si nécessaire. Pour faciliter le travail de mise en forme au tableau, le formateur aura bien sûr précédemment réfléchi à un « cahier des charges possible ». Cela lui permettra d'identifier plus facilement la justesse des remarques des stagiaires, de savoir rapidement s'il faut retenir ou non les propositions et solliciter une éventuelle reformulation. Cela l'aidera également à reconnaître et accepter toute nouvelle fonction à laquelle il n'aurait pas pensé, ce qui est fréquent.
Dans la mise en forme du cahier des charges, le plus simple est de pouvoir compléter dans un premier temps les fonctions attendues uniquement (partie gauche du tableau) puis, en effectuant une analyse descendante, d'en rechercher ensuite les critères d'appréciation. Néanmoins, si des remarques correspondant à des critères sont proposées d'entrée, ne pas les éliminer surtout, mais les écrire dans la colonne de droite du tableau et ramener la discussion à nouveau vers la recherche des fonctions.
Comment formuler les fonctions ?
Une fonction doit préciser ce que l'on attend du produit et sa formulation se traduit par une phrase commençant par un verbe à l'infinitif :
exemple :
le produit doit :
résister aux intempéries
le verbe peut d'ailleurs être remplacé par l'auxiliaire être suivi d'un adjectif qualificatif :
le produit doit :
être résistant aux intempéries
Lorsque pour un groupe de stagiaires, le désarroi du début de séance perdure (cela arrive...) et ne permet pas de s'éloigner des seules propositions de solutions techniques, il suffit de noter en haut du tableau « Le porte-nom DOIT : » et de demander ensuite de formuler les propositions en commençant toujours sa phrase par ces mots. Les propositions sous forme de fonction deviennent alors pratiquement évidentes car l'emploi de verbes à l'infinitif devient incontournable au niveau de la syntaxe, mais attention cependant de ne pas dévier vers des formulations du genre « Le porte-nom doit etc.... » qui aboutirait à nouveau à privilégier des propositions de solutions techniques.
Et en classe ? Avec des élèves, il est préférable de noter d'entrée la phrase « Le produit DOIT : » au tableau.
Important :
Un cahier des charges est un outil de conception qui n'aborde que l'analyse et la description fonctionnelles d'un objet et qui ne décrit surtout pas l'objet lui même.
Exemple de fonctions attendues. La différenciation entre visibilité et lisibilité est souvent affirmée.
Le porte-nom DOIT :
être visible
être lisible
être solide
être stable
être esthétique
d'autres fonctions sont parfois proposées
être transportable
être pratique
être réutilisable
etc...
Proposition de cahier des charges :
Pour chaque fonction, des critères sont formulés en commun.
Pour identifier des critères associés à une fonction, « être visible » par exemple, il suffit de se poser la question :
« Qu'est-ce qui va permettre au porte-nom d'être visible ? », etc...
Le porte-nom DOIT
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Critères d'appréciation |
F1 être visible |
Taille du porte-nom |
F2 être lisible |
Police de caractères |
F3 être solide |
Matériaux |
F4 être stable |
Matériaux |
F5 être esthétique, plaire |
Couleurs |
F6 être transportable |
Forme |
F7 être pratique |
Rangement |
En fin d'élaboration du document, une rapide structuration est faite et les dénominations « cahier des charges », « fonction » et « critère » sont révélées. Une lecture globale des fonctions attendues concrétise le fait qu'un véritable contrat vient d'être élaboré :
« Vous allez maintenant devoir chercher des solutions techniques. Oui ! Cette fois, vous le pouvez car le contrat est suffisamment précis. Votre porte-nom doit être visible, lisible, solide, stable, beau, etc. Était-ce le cas de la solution en papier plié proposée tout à l'heure ? » (On en profite pour faire une analyse de cette solution papier par rapport aux fonctions attendues et vérifier que seules les fonctions F2 et F6 étaient alors validées).
- Le cahier des charges ci-dessus ne présente pas une liste exhaustive de fonctions et par ailleurs, il ne s'agit pas non plus d'en définir le plus grand nombre possible ! Surtout pas ! En cycle 2, on pourra généralement se limiter à trois fonctions simplement : une première fonction dont l'intitulé est en rapport direct avec l'usage attendu du produit (« doit être poussé par le vent » par exemple pour la conception d'un voilier). Les élèves trouvent généralement rapidement deux autres fonctions ( « être beau » et « être solide » ) et les critères associés.
- Dans le tableau, un élément normalisé n'est pas présenté et ce, volontairement, il s'agit d'une troisième colonne qui quantifie le niveau de caractéristique attendu. On pourrait ainsi préciser concernant la caractéristique « taille » du porte-nom, un intervalle de longueur à respecter, par exemple : 100mm
Pour certains projets, il pourra être très intéressant et très formateur de définir pour un critère donné, un niveau associé, à condition bien entendu que des mesures effectives puissent être réalisées ensuite. Pour notre porte-nom, les caractéristiques seront validées en commun mais de façon qualitative simplement lors de la présentation des différents objets réalisés (voir ci-après).
Cahier des charges et contrat de séance :
Le cahier des charges est maintenant rédigé, le formateur précise :
« Au fait, maintenant, revenons au premier objectif « stagiaire-élève » Réaliser son propre porte-nom , voyez-vous comment vous pourriez l'évaluer? »
La réponse attendue est que l'évaluation se fera directement en se référant aux critères du cahier des charges.
Recherche de solutions techniques (1 heure 15 environ)
Dans la recherche des prototypes, il est possible d'interdire carrément les solutions simples comme par exemple les plaques pliées en 2 dans le sens de la longueur pour rendre incontournable la recherche de solutions originales.
Présentation du matériel
Le formateur présente différents matériaux et la contrainte liée à la fabrication qui est de ne pouvoir utiliser qu'une seule plaque maximum par stagiaire (plaque de 100mmx250mm). Une feuille de papier de même taille, distribuée à tous, permet d'effectuer des recherches de forme. Des échantillons de matériaux sont par ailleurs disponibles pour faire des tests (pliage, résistance, etc...) et vérifier ainsi si la solution imaginée (prototype papier) est réalisable avec tel ou tel matériau ?
CFAO (Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur
Concernant la partie informatique, une présentation minimum est faite par le formateur (durée 5 minutes) :
- entrer du texte sur le logiciel
- modifier sa taille à l'aide de la souris
- lancer un usinage
-écheniller le vinyle (l'échenillage consiste à enlever la partie de vinyle inutile pour ne conserver que le texte désiré)
- transférer le texte (ou forme) sur le support final
La présentation est minimale mais doit permettre néanmoins une autonomie certaine des stagiaires car ceux-ci devront ensuite faire un travail d'investigation dans l'utilisation du logiciel : Comment attribuer des cotes précises pour le texte à usiner ? Comment configurer le texte de façon particulière ? Comment usiner à l'envers si l'utilisation du support PVC miroir a été choisie, etc...
Remarques : Pour une première approche de la démarche technologique, les projets réalisés doivent être simples et ne pas nécessiter d'apprentissage technique complexe. Avec une formation d'une durée de 3 heures, on est obligé de faire des choix (voir objectifs de la séance).
Dans le cadre de la réalisation d'un second projet, de conception similaire, la priorité serait donnée, cette fois, à une structuration de connaissances sur les matériaux, leurs caractéristiques physiques et mécaniques, l'impossibilité de réaliser certaines solutions constructives, la description de diverses procédures, etc... Ces analyses et mises au point techniques seront néanmoins abordées rapidement lors de la présentation des prototypes et les stagiaires décriront, si nécessaire, leurs recherches et les difficultés rencontrées pour aboutir au prototype présenté.
Prototype :
Un prototype est un modèle, soit unique, soit réalisé en petite quantité, pour opérer différents tests ou études pouvant déboucher sur une fabrication d'un plus grand nombre de produits (fabrication, alors réalisée le plus souvent en production sérielle).
Suite possible à donner à un projet « Porte nom » réalisé dans une classe :
On peut très bien imaginer que l'on choisit un des prototypes réalisé pour le fabriquer ensuite en série pour tous les élèves de la classe ou pour les élèves d'une autre classe ou encore pour les participants au conseil d'école, etc... L'élection du « meilleur » porte nom se ferait bien sûr pour des raisons esthétiques (fonction d'estime) mais également des raisons fonctionnelles (liées à sa fonction d'usage).
Présentation des réalisations (10 minutes)
Chaque stagiaire présente sa réalisation comme précisé ci-dessus, en argumentant ses choix et en validant ses solutions par rapport au cahier des charges.
Remarque importante :
Il est toujours très étonnant de constater la richesse et la variété des productions en étant pourtant tous partis d'un même et simple rectangle ! Il s'agit d'un point important qui sera repris lors du bilan. Dans une approche « conception de produit », il faut toujours laisser une liberté de création aux élèves.
Remarque : la fonction F6 n'est pas validée pour les projets « Michaël » et « Aline ».
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Évaluation / structuration de connaissances (30 minutes)
Ce bilan de séance se réalise en repartant des objectifs fixés :
1. Évaluation des objectifs « stagiaire-élève » :
« Quels étaient les objectifs que vous deviez atteindre en tant qu'élève ? Ont-ils été atteints ? »
Discussion autour des 2 objectifs « élève ».
Lorsque l'on a un peu de temps, il est intéressant de demander à chaque stagiaire de préciser, individuellement et par écrit, ce qu'il a appris aujourd'hui À défaut, cela se fera oralement et en commun. Certains stagiaires sont un peu surpris d'avoir découvert et appris tant de choses et en plus, de ne pas s'être ennuyés ! Il y a, là, sans doute une certaine résurgence de souvenirs ou de croyances établissant une relation directe entre apprentissage et ennui ! Cet aspect du bilan doit être repris en évaluant l'objectif « stagiaire-enseignant ».
Caractéristiques d'un projet développé en classe :
Un point important et en lien direct avec la remarque précédente : il s'agit, pour l'enseignant, et ce n'est pas toujours facile, d'identifier des connaissances à acquérir tout au long d'un projet et de les structurer au plus près des activités réalisées.
Un projet, construit en classe, doit être porteur de connaissances et on ne doit pas se satisfaire de la seule motivation et du seul plaisir que les élèves y trouvent !
Pour la présente formation, outre le fait d'avoir découvert de nouveaux matériaux et certaines de leurs caractéristiques, les principales connaissances à structurer concernent, comme cela avait été indiqué précédemment, la partie informatique avec la connaissance du logiciel de conception ainsi que la machine à découper à commande numérique (et pour certains, la découverte de la thermoplieuse).
2. Évaluation de l'objectif « stagiaire-enseignant » :
« Quelles sont les étapes de la démarche de projet ? Y avez-vous trouvé un intérêt ? Pourquoi mettre en œuvre une telle démarche avec des élèves ? Quels projets pourriez-vous mener ? Etc.. »
Une discussion/bilan permet d'évaluer l'objectif « enseignant » en se référant aux divers critères fixés en début de séance.
3. Structuration de connaissances :
le formateur rallume le vidéo projecteur (en reprenant le diaporama au début ou à partir de « qui part d'un besoin ») et présente le cours sur la démarche de projet qui devient alors une structuration de connaissances à laquelle les stagiaires peuvent dorénavant participer activement puisqu'ils ont vécu la séance : identification des étapes, intérêt de la démarche, rôle de l'élève, rôle du professeur, validation des solutions, etc..
Validation / évaluation :
On peut constater que lors de la présentation des prototypes, les stagiaires (il en sera de même pour les élèves), ont été parfaitement capables de valider ou pas leurs solutions techniques par rapport au cahier des charges, car tout a du sens.
TOUT A DU SENS : en effet, cette validation ne pose aucun problème car les stagiaires ont eux mêmes élaboré le contrat
Le projet « Porte nom » réalisé en lien avec un professeur de technologie permet de faire découvrir des nouveaux matériaux aux propriétés intéressantes et de nouvelles techniques. C'est aussi l'occasion de présenter le grand intérêt des liaisons école-collège avec rencontres entre élèves, tutorats réalisés autour d'un projet commun, prêts possibles de matériel et aide technique que peut apporter, à la demande, un professeur de technologie.
Matériel de base de découpe et de traçage :
- ciseaux, règle, équerre, crayon, pointe à tracer éventuellement
Matériaux débités en plaques de 100mm X 250mm :
- une ou plusieurs feuilles de papier par stagiaire permettant d'effectuer des recherches de forme.
- différents papiers et cartons pour la réalisation finale
Matériaux à se procurer par l'intermédiaire du professeur de technologie (également en plaques de 100mm X 250mm plus des chutes pour effectuer des essais et tests divers) :
- polypropylène de plusieurs couleurs en 0,5mm et 0,8mm d'épaisseur (le polypropylène en feuilles est utilisé pour réaliser les classeurs souples / peut se plier à froid)
- PVC 1mm d'épaisseur de différentes couleurs
- PVC 1mm d'épaisseur transparent
- PVC 1 mm miroir (les PVC se plient à chaud)
- akilux 3mm (matériau de même conception que le carton ondulé mais en plastique : se plie difficilement)
Matériels :
- 1 ou 2 machine(s) de découpe de vinyle à commande numérique installée(s) sur poste informatique : machine stika ou craftrobo (présentes dans une grande majorité de collèges en technologie et que l'on peut très facilement déplacer et...prêter)
- 1 thermoplieuse